Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

dimanche 17 juin 2012

1ère Journée Mondiale de la dernière

Parfois, j'envie les condamnés à mort, eux qui ont le droit de connaître leur dernière heure, de savoir qu'ils fument leur dernière cigarette, de faire leurs adieux, et de choisir leur dernier repas. L'euthanasie voulue offre le même luxe.

Pour le commun des mortels, impossible en revanche de savoir si nous faisons ce que nous faisons pour la dernière fois: embrasser quelqu'un, amener nos enfants à l'école, prendre un avion, manger, se baigner, faire l'amour, s'engueuler, pleurer, rire, détester, regarder un film, danser, laver la vaisselle, rêver.

Il y a des personnes qui disent que si nous vivions chaque jour comme si c'était le dernier, nous leur accorderions la valeur qu'ils méritent: un coucher de soleil, un regard, une chanson, un sourire, une odeur, une sensation, chaque journée apporte 10'000 raisons de s'extasier d'être là, en vie. Le bruit du vent dans les feuilles, un rayon qui réchauffe, la couleur d'un paysage, le rire de nos enfants, le fait d'être en bonne santé, d'avoir un toit, de quoi manger, des amis. 

Souvent désormais, on a tendance à vouloir repousser la dernière: le cinéma nous offre des préquelles comme nouveau début, le mariage nous offre le divorce pour tout recommencer, un enfant nous offre la possibilité de faire mieux que nous-mêmes, la réinsertion des séniors fait reculer le moment fatidique de la retraite, le théâtre nous offre des dates supplémentaires, et même les artistes morts reviennent d'outre-tombe pour nous offrir des opus post-mortem.

Je l'avais promis, nous y sommes. Non, il n'y aura pas de suite, la fin était connue, définie dans le temps. 365 Journées Mondiales ont accompagné les derniers 365 jours, d'abord pour mettre en évidence l'absurdité d'un monde qui doit consacrer une journée de façon officielle à des causes dont tout le monde se fout les 364 autres jours, ensuite parce que le challenge de trouver un sujet à traiter chaque jour, en improvisant, était jubilatoire pour l'esprit tordu que vous lisez. 

Pour ne pas vous laisser orphelins, vous pouvez (re)découvrir toutes les JMA sur ce blog ou sur facebook, sur www.facebook.com/JourneesMondiales

Merci pour tout et à très bientôt, sous d'autres cieux virtuels...

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