Le nain de jardin, c'est un mythe à lui tout seul. Amélie Poulain, bien sûr, mais pas que. Origines: initialement apparus en Allemagne au xviie siècle, les nains de jardin ont été importés au Royaume-Uni en 1847 par Sir Charles Isham, lorsque celui-ci rapporta 21 personnages en terre cuite d'un voyage en Allemagne, et les disposa pour orner le jardin de sa maison, dans le Northamptonshire.
A ne pas confondre avec Mimi Mathy dans son potager, évidemment. Revenons à nos moutons, pardon, à nos nains. Le nain de jardin, tantôt kitsch, tantôt tendance, toujours d'actualité. L'ovni dont on se demande comment certaines personnes peuvent encore en affubler leur jardin, en même temps qu'on constate avec tristesse son absence dans d'autres. Etrange, non? Parce qu'après tout, c'est quoi, un nain de jardin? Un objet de quelques dizaines de centimètres de haut, coiffé d'un chapeau de schtroumpf, barbu comme le Père Noël et ayant toujours les joues légèrement rosées.
Un objet inquiétant, somme toute, à la limite entre le personnage de conte de fées et l'acteur principal d'un film d'angoisse. Un hybride. La vraie question est: que réveille en nous l'imagerie du nain de jardin? Probablement une part d'enfance. Certainement une part d'aspiration à des temps où la vie était plus simple, plus dichotomique. Peut-être le sentiment d'un gardien inamovible et intemporel, veillant sur nos maisons quand elles dorment. Et si ces petites babioles nous fascinent autant, n'est-ce pas à cause de leur sourire éternel, presque fatiguant à force de perdurer?
Ce qui est certain, c'est que, quand on commence à philosopher sur le sens du nain de jardin, c'est qu'il est temps de lui consacrer une Journée Mondiale. Et de se demander si quelqu'un n'a pas glissé de la drogue dans votre verre à votre insu...
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