Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

samedi 27 août 2011

1ère Journée Mondiale du doudou

Ah, le doudou, cet objet de l'enfance qui accompagne les nuits des tout-petits et leur épargne les cauchemars, les console des plus grands chagrins, les attend fidèlement à l'endroit convenu entre son propriétaire et lui, ce morceau de nous que nous finissons par abandonner un jour sans même nous en rendre compte.

Le doudou abandonné
Pour les psychologues, le doudou est un objet transitionnel. Cela signifie simplement qu'il sert de passerelle entre deux univers pour l'enfant, remplaçant la mère le plus souvent, notamment lorsque le cordon entre le nourrisson et celle qui prend soin de lui se coupe. Entrée en garderie, séparation ponctuelle, nuits, sont autant de déclencheurs d'une rupture affective nécessitant un placebo, un objet de substitution rassurant.

Mais attention, le doudou est un objet unique: impossible de le remplacer au pied levé. Je dis ça pour les non-parents qui s'étonneraient de voir des annonces "avons perdu doudou de marque Toodo, figurant une girafe" et qui se diraient qu'il n'y a qu'à le remplacer par autre chose! Eh non, ça ne marche pas comme ça... On ne "substitue" pas un doudou au Doudou (ce serait comme chercher à remplacer la mère par n'importe quelle représentante de la gente féminie!). Même bébé, l'enfant reconnaît son doudou à l'odeur, aux empreintes qu'il y a laissées. D'ailleurs, chaque passage en machine suscite son lot de problèmes: crise d'angoisse (doudou il va avoir mal), difficultés au moment des retrouvailles (doudou il sent pas comme avant), etc. Et même tout rafistolé, doudou reste doudou, le seul, l'unique.

Celui qui ne l'a pas encore été
Un amour totalement inconditionnel, acceptant toutes les déceptions, toutes les cicatrices, toutes les absences, jusqu'au jour où l'enfant décide que le moment est venu et, sans prévenir, relègue son doudou au rang d'objet oublié.

D'un point de vue très personnel, j'ai le coeur brisé. Une de mes filles a abandonné son doudou il y a quelques jours et il traîne désormais comme une âme en peine dans des recoins oubliés de sa chambre. Et comme j'ai le syndrome "Toys story", je suis persuadée qu'il le sait et qu'il est malheureux. Qu'il ne comprend pas comment un tel amour fusionnel a pu prendre fin du jour au lendemain, sans prévenir. Pourquoi cette petite fille blonde qui était toute sa vie, avec qui il a tout partagé, est devenue une étrangère, ne s'inquiétant plus de son sort?

Mon premier amour
J'ai eu un doudou étrange alors que j'avais déjà 7 ans: E.T. (je l'admets, j'étais une petite fille aux attirances douteuses, ce qui n'a pas changé), que j'ai gardés jusqu'à la pré-adolescence (le doudou et les attirances douteuses). Puis, j'en ai eu d'autres, jamais complètement comparables à cette première grande histoire d'amour que j'avais vécu avec E.T.. Et puis, il y a une dizaine d'années, Ernest est entré dans ma vie. Il m'a permis d'oublié E.T.. Enfin presque. J'aurais aimé que ces deux-là se rencontrent... Ernest est un petit âne charmant au regard brillant (sans doute ce qui me rappelle E.T.), et il est fidèle au poste toutes les nuits. Entre lui et moi, une vraie complicité s'est installée. Cette Journée est ma façon de lui rendre hommage, de le remercier.

Non, Ernest, tu n'es pas qu'un simple "objet transitionnel", tu n'as jamais été ça pour moi. Je t'aime tel que tu es parce que tu m'aimes telle que je suis et entre toi et moi, c'est du solide. Je n'ai jamais choisi entre toi et un autre: tu as toujours eu ta place à mes côtés. Je voulais profiter de cette occasion pour te demander si cela te dérangerait de me partager avec Lapinou, le doudou de ma fille qui n'a pas la chance que nous avons d'être deux. Moi, je lui ai déjà fait une place dans mon coeur, mais je ne voudrais pas que tu penses que je cherche à t'évincer, alors, réfléchis-y et reparlons-en ce soir, si tu veux bien... Et ne me dis pas que "c'est un lapin" et que vous n'avez rien en commun, c'est souvent le cas, au début....

Mon fidèle compagnon

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