Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mercredi 4 avril 2012

1ère Journée Mondiale des rescapés

Ca doit être terrible d'appartenir au clan des rescapés... Accident d'avion, de train, de voiture, attentat, fusillade, avalanche, épidémie, les causes d'une mort violent et en groupe sont aussi nombreuses que l'imagination de l'Homme est fertile.

Quoi, c'est le mot "terrible" qui vous paraît étrange? Parce que, à première vue, quelqu'un qui se sort miraculeusement d'une épreuve dans laquelle beaucoup d'autres ont laissé leur vie devrait se considérer comme un miraculé. Parce que, lorsque cela arrive, on doit juste apprécier le fait d'être encore là et vivre chaque moment avec plus d'intensité.

Sauf que... Sauf que pour la plupart, la question qui change la donne se pose une fois les esprits retrouvés et la prise de conscience de l'injustice suprême achevée : pourquoi moi? Pourquoi je m'en suis sorti? Pourquoi à un siège près, y ai-je échappé? Pourquoi ai-je raté mon avion ce jour-là? Pourquoi ma chute a été amortie? Etc., etc.

Après la question, vient la recherche de réponses: je dois avoir un rôle à jouer, une mission. Les autres doivent compter sur moi pour transmettre un message. Comme je suis un miraculé, les gens vont considérer que je suis spécial. Ceux qui m'aiment vont me chérir encore plus et ceux qui ont perdu des êtres aimés se demander à leur tour: pourquoi lui?

Culpabilité, incapacité d'apprécier le présent, de se projeter dans l'avenir, de ne pas ressasser le passé; volonté d'être à la hauteur d'avoir eu le droit de rester en vie; dépression face au regard interrogateur des autres, plaçant leur suspicion et leur admiration dans chaque souffle de celui qui a survécu.

"Survivre", tout est dans le mot. Survivre, ce n'est pas vivre, et surtout, ce n'est pas vivre au-dessus malgré l'origine latine du terme constitué de "super vivere". Survivre, c'est rester après quelqu'un, ne pas mourir alors qu'on aurait normalement dû le faire, perdre quelque chose d'important et continuer. Les survivants n'ont pas choisi de l'être, ils ont juste échappé à une fin prématurée ou accepter une perte.

Survivre, ce n'est pas ce qu'il y a de plus extraordinaire. C'est le hasard. Par contre, ceux qui arrivent à vivre après avoir survécu, ceux-là, ce sont des héros.

Comme lui, par exemple... http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Norris_Williams




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