Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mercredi 1 février 2012

1ère Journée Mondiale de la pression sociale

Profitez-en, je cumule. Comme tout le monde, arrivée à un âge critique (la trentaine), j'ai commencé à entendre des voix me souffler (c'est un euphémisme): alors, c'est pour bientôt? T'as perdu le mode d'emploi? Faudrait pas traîner, t'as bientôt trente ans, quand même!... Je vous épargne d'autres florilèges qui m'ont été servi en vue de me transformer en primipare.

Evidemment, dans le tas, pas beaucoup de petits malins pour imaginer que ce n'était pas faute d'essayer (les bien-pensants sont rarement clairvoyants), mais il se trouve que nous rencontrions des problèmes de plomberie dont je vous fais grâce. Ceci dit, j'avais au moins pour moi le fait de m'être mariée à un âge raisonnable (entre 25 et 30 ans) et d'être en couple. Pas top, mais pas catastrophique. Enfin, comme il se doit, je suis devenue mère, et deux fois en une seule grossesse. Avantage: personne pour vous dire Et le deuxième, c'est pour quand?

Ensuite, la vie a voulu que j'entre dans la caste des divorcées. Je me pensais à l'abri, puisque j'avais à la fois remporté ma lutte contre l'horloge biologique, porté le nom d'un autre, réussi à m'assumer financièrement, élever mes enfants à temps partiel, mais non... J'ai beau expliquer, voire marteler que je ne me suis jamais sentie aussi bien que depuis que je suis en couple avec moi-même, rien n'y fait, personne ne veut me croire; des T'inquiète pas, une femme comme toi, ça finit (le poids des mots, hein!) pas seule! aux Mais vas-y, profite, éclate-toi!, du T'as pas besoin de jouer la femme solide, on sait bien que t'aimerais trouver quelqu'un (le choix des mots, encore...!) au C'est clair que c'est pas en montrant que t'es indépendante qu'un type va s'intéresser à toi!, j'ai perdu 20 ans d'un coup.

Pas besoin d'acheter d'anti-rides ou de passer par le botox, non, il suffit que les gens projettent sur vous une image qui leur fait peur à eux, et vous voilà de retour en terres d'infantilisation, pardon, de conseils...
Peu importe le sexe, d'ailleurs, ceux de mes congénères qui ont franchi la barre des 35 ans sans bague au doigt ni progéniture, font passer leurs proches de l'inquiétude à la méfiance, quand ce n'est pas de la compassion sincère face à leur statut de sous-êtres.

C'est quand même incroyable qu'alors que 1 couple sur 2 se sépare, on continue de considérer comme socialement inacceptable ou louche d'être célibataire. Quant à ceux qui l'assument pleinement, comme un choix de vie qui leur convient à merveille, ils ont directement droit à une réaction épidermique du type Tu dis ça pour pas avouer que t'aimerais bien!, etc. Serait-ce si absurde d'entendre, un jour, ce genre d'échanges entre deux femmes?

- oh, Gertrude, j'en peux plus d'être avec Jean-Marc, quand il me touche, j'ai envie de faire mes valises
- t'inquiète pas, Marguerite, tu finiras seule, évidemment! Tout le monde a besoin d'être confronté à soi-même, de se faire plaisir et d'éviter les habitudes: c'est qu'une phase, tu vas pas rester mariée toute ta vie...

Les célibataires ne font la morale à personne, probablement parce qu'ils ont le sentiment d'être en tort, mais de quel droit ceux qui sont en couple se permettent-ils de juger les solitaires bienheureux? Est-ce que c'est de notre faute si on apprécie plus nos vacances en solo, nos soirées avec un bouquin et nos nuits avec (censuré)?

En attendant, le 14 février, soit dans 13 jours, c'est la fête des amoureux, avec son troupeau d'achats de fleurs et autres attentions événementielles, ses restaurants aux menus hors de prix pour "faire comme les autres", ses escapades pendant lesquelles il ne faudra surtout pas "merder", et bien sûr, les proches qui attendront les nouveaux couples au tournant avec un Alors, c'est pour quand?!

Finalement, elle est tournée vers qui, la pression sociale...?

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