Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

vendredi 17 février 2012

1ère Journée Mondiale de l'autisme volontaire

Et moi qui pensais que le complexe du homard était l'apanage de l'adolescence! Ce truc de se fermer comme une huître à l'approche d'un adulte (naze, forcément), soit en fermant la porte de sa chambre à clé, soit en se pluggant des écouteurs sur les oreilles, soit en se contentant de mettre la musique à fond, ceci pour éviter d'être contaminé par l'adultite, cette terrible maladie...

Eh bien non, l'autisme volontaire n'est plus réservé aux ados: une véritable épidémie frappe mes camarades majeurs émancipés. J'en veux pour preuve la situation à laquelle je suis confrontée quotidiennement: je passe outre le fait que les trois quarts des gens se sont fait greffer un smartphone sur l'oreille ou dans la paume de la main, ça, on commence à s'y faire (surtout que j'en fais partie, je ne vais pas vous mentir, au stade où j'en suis...); la situation inquiétante qui caractérise l'autisme volontaire a pour décor mon bureau itself!

Pour vous situer l'action, je partage mon espace avec 4 autres personnes... enfin, des personnes, disons plutôt, des corps. Parce que les esprits, eux, sont ailleurs, captivés par un quelconque refrain rock, hip-hop, électro, quand il ne s'agit pas d'un film (eh oui, la fermeture de Megaupload n'a pas changé la face du monde). Ainsi, tous les jours de la semaine, je vis entourée de créatures aux oreilles recouvertes d'un casque hermétique à tout échange social.

Quel paradoxe, n'est-ce pas? Nous communiquons entre nous par mail, Facebook ou MSN, alors que nos bureaux sont éloignés de quelques mètres, parce qu'alors même que les moyens de communication n'ont jamais été si nombreux, l'isolement n'a jamais été aussi présent.

Du coup, pendant que mes collègues, sourds à mes questions ou remarques, s'abreuvent de musique et de séries américaines, je réfléchis à ce que signifie un monde où pour parler à celui en face de nous, il nous faut un écran qui s'interpose. Aurions-nous trouver un moyen physique de marquer la "distance nécessaire" à toute bonne relation? Ou s'agit-il simplement d'un dommage collatéral d'une surabondance de connexions qui vous déconnectent de ce qu'il y a de plus important, l'autre?

Au moins, mes collègues ne manquent pas d'auto-dérision, la preuve avec cette nouvelle création originale destinée aux Journées Mondiales et réalisée par mon ami et collègue Christophe. Sous son casque se cache aussi beaucoup de générosité, la preuve!

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