Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mardi 20 mars 2012

1ère Journée Mondiale de Patrick Dewaere

Peu importe l'époque qu'il représente... Meilleure ou pire que celle que nous vivons, elle était simplement différente. Des publicités "Felix Potin" désuètes aux imperméables beiges, Patrick Dewaere nous fait bien sûr voyager dans le temps, mais ce n'est pas ce qui le rend si unique.

Beau, il l'est. D'une beauté qui n'a peut-être jamais été aussi actuelle, entre l'homme viril et l'homme fragile, Monsieur Dewaere. Pudique, entier, expressif, intense, sensuel, voilà un homme qui oscille sur toute la gamme des émotions, le plus souvent à travers un "simple" regard.

Oui, Dewaere est beau. Oui, c'est un acteur exceptionnel. Oui, il illumine le cinéma des années 70 de toute sa magistrale présence. Je me suis demandée pourquoi il me parlait tellement; ce qui m'avait pris de commander 10 DVD d'un coup avec cet acteur en particulier. Et puis, à l'aune du deuxième film, je crois que j'ai compris.

A travers les époques passées, que l'on considère souvent avec nostalgie, persuadés que nous sommes que ceux qui nous ont précédé ont eu droit à un âge d'or (le film "Midnight in Paris" démonte habilement ce mécanisme), il est une constante absolue, un état lié à notre condition humaine et parfaitement incarné par Patrick Dewaere: ce que Kundera a appelé "L'insoutenable légèreté de l'être".

Dewaere accroché à sa condition d'homme dans un contexte, qu'il soit doré ou non, qui n'en reste pas moins l'otage de ses questionnements profonds, existentiels. Dewaere que l'on voit évoluer dans ses films, comme manipulé par des fils qui le dépassent et dont il ne parvient à s'affranchir, marionnette d'une vie qui ne vous laisse finalement que deux choix: accepter votre condition ou quitter la scène.

Comme la plupart d'entre nous, il semble être surpris de se retrouver là où il est, dans des rôles différents et pourtant, avec toujours la même gravité dans le regard. Dewaere, c'est l'innocence qui s'étonne d'une vie qui n'est pas à la hauteur de son imagination, de son idéal. Dewaere, c'est comme un enfant qui pointe son nez l'espace d'une étincelle dans le regard, tandis qu'il ne parvient à comprendre ce qu'il fait dans un corps d'adulte.

Avec 30 ans de retard - et je le regrette - j'ai rencontré une personne magnifique que je découvre à chaque film, un peu comme on apprend à faire la connaissance d'un nouvel ami. Je regarde les DVD qui me reste et j'appréhende la prochaine rencontre avec impatience et curiosité. Parce que je sais déjà que plus je vais le voir et plus je vais l'aimer.

Pour cette Journée Mondiale, je n'espère qu'une chose: avoir donné à une seule personne l'envie de voir ou de revoir un film avec Patrick Dewaere...

Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude. 
Guy de Maupassant 

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