Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mardi 27 septembre 2011

1ère Journée Mondiale de Facebook

A mon époque à moi, y avait un grand type dans un champ de maïs qui faisait "ho, ho, ho" (avec de faux airs de Père Noël) accompagné d'un jingle qui disait "Gé-ant vert!". Ca, c'était "de mon temps" comme disent les vieux... Pour les adultes, il y avait bien le Géant jaune (la poste), mais franchement, émotionnellement, ça nous laissait assez froids (la poste, c'est pas un truc spécialement "kiffant" quand t'es jeune...). Bref, nous, c'était le Géant vert, désormais, c'est le Géant bleu qui accompagne notre quotidien.

Facebook. Que de polémiques. Sur la notion de confidentialité des données, sur les implications commerciales de la création de chaque profil, sur la visibilité offerte à la moindre information personnelle, sur les changements de présentation du 1er réseau social mondial etc. Il faut être conscient que certaines de ces notions sont tout simplement antinomiques avec le fait d'être inscrit sur le géant bleu et relativement archaïques compte tenu des nouvelles donnes de "mises en relation" d'aujourd'hui.

En effet, sans faire preuve de naïveté ni de fatalisme, il paraît évident qu'en pénétrant l'univers Facebook, un panneau annonce "vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir d'intimité, voire de confidentialité" (remarquez, c'est comme les avertissements sur les paquets de cigarettes qui n'empêchent pas les fumeurs de fumer, comme quoi...). Et Facebook n'est pas le seul: nos boîtes aux lettres débordent de mailings publicitaires (pas toujours en adéquation avec notre profil marketing d'ailleurs), des entreprises spécialisées vendent nos adresses, revenus, notre situation familial, le nombre d'enfants présents dans nos foyers, quand il ne s'agit pas d'informations plus précises sur nos modes de consommation.

Nous disposons tous dans nos porte-monnaies de nombreuses cartes de fidélité qui font de nous des cibles parfaitement "suivables" et qui participent à la détection de nos moindres faits et gestes, alors...! Honnêtement, tant qu'à être la cible de publicités, j'aime autant qu'on me propose des produits en lien avec mes centres d'intérêts plutôt que des offres (bouteilles de vin, lingerie de grossesse, cours d'anglais ou d'informatique) qui ne me correspondent pas.

Pour Facebook, il me semble qu'on sous-estime la responsabilité individuelle dans la veine de la tendance qui consiste à considérer qu'il appartient aux entreprises ou à l'Etat de nous protéger, parfois malgré nous (pauvres petites choses que nous sommes). De la même façon, on estime normal que nos enfants évoluent dans un monde entièrement sécurisé, une sorte de cocon excluant tous les paradoxes du vrai monde qui les attend. Certes, il appartient aux législateurs de mettre un maximum d'éléments en place afin de préserver les jeunes générations (âge légal, mesures de prévention diverses, mesures punitives), mais c'est bien le devoir des parents, par la suite, d'éduquer leur progéniture à faire preuve de discernement, en commençant par en faire preuve pour eux-mêmes.

Si nous mettons nos enfants seuls devant une télévision avec la télécommande entre les mains, difficile d'accuser les chaînes d'une programmation inadaptée. Idem pour Facebook: si on laisse un enfant de moins de 13 ans ouvrir son profil et qu'on n'explique pas aux adolescents les risques qu'ils prennent et comment les minimiser, on ne peut en vouloir au Géant bleu d'éventuelles dérives. On accuse parfois Facebook d'adopter une attitude digne d'un régime totalitaire; à mon sens, à tout vouloir contrôler, à estimer que l'on peut empêcher le pire à coup de restrictions, de lois, d'interdits, on prend réellement la direction du-dit système totalitaire. La protection, la sécurité ont souvent été les prétextes à la mise en place de dispositifs qu'on craindrait de voir réapparaître aujourd'hui s'ils étaient décrits comme tels (d'ailleurs, les partis qui jouent sur ces valeurs sont catalogués d'office, c'est dire!).

Finalement, le Géant bleu est sans doute un test grandeur nature pour vérifier comment chacun de nous est capable de se gérer lui-même, sans attendre qu'une instance supérieure lui impose ce qui est bon ou mauvais. Ce qui va advenir du Géant bleu en dira sans doute long sur notre perception du danger et sur notre façon de le minimiser, sur notre façon de nous comporter devant quelque chose qui fait appel à notre capacité de discernement.
Tiens, ça aurait pu être la Journée Mondiale de la liberté individuelle, après tout...

PS: vous pouvez quitter le Géant bleu quand vous le voulez! Si, si, je connais des gens qui l'ont fait, et ils vont très bien, je vous le jure...


1 commentaire:

  1. Il fut un temps où l'on disait. "Moi les natel (oups... sorry: téléphones portables): JAMAIS!!!" Ben Facebook c'est pareil... Nous y passerons tous, soit FB, soit un autre !
    FB, c'est comme une maison... libre à moi de laisser mes portes, fenêtres, etc... ouvertes, OU PAS!!! Certes cela demande de verrouiller ses serrures... mais chacun le fait bien tous les jours??? Alors pourquoi hurler contre FB au sujet du partage abusif: ne notez rien, soyez voyeur et fichez nous la paix!
    Au passage, une petite pensée à tous les pays QUI EUX non pas accès par FB, car le gouvernement condamne cette liberté. Car dans ce genre d’endroit, on se bat pour y accéder par tous les moyens ;-) !
    Merci pour cette journée, et I LOVE FB!!!!

    RépondreSupprimer