
La grasse matinée, ça devrait être obligatoire: déjà parce que toutes les bonnes émissions (intelligentes) sont diffusées à des heures tardives, ensuite, parce que tous les couples amoureux passent leurs nuits à faire des galipettes jusqu'au petit matin, enfin, parce que, tout simplement, quel meilleur endroit qu'un lit douillet à l'approche de l'automne?
Et attention, quand je dis grasse mat, je ne pense pas à un réveil à 9h30, non, ça, c'est pour les petits jouisseurs. Je parle de la vraie: celle qui vous entraîne au-delà de midi, vous évitant de vous poser la question du petit-déjeuner et du dîner puisque du coup, place au brunch!!
La grasse mat, elle n'est pas faite pour tout le monde, cela va de soi: impossible pour les angoissés de la rentabilisation du temps, pour les sportifs du lever de soleil, pour les couples asexués, pour les toqués des proverbes du type "le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt", pour les complexés du libre arbitre.
La grasse mat, c'est un signe de rebellion, d'opposition face à la norme, au regard des bien-pensants, aux jaloux de la productivité optimisée, elle est l'affirmation d'une frange décomplexée de la population, celle qui admet qu'il n'y a pas d'heure pour être quelqu'un de "bien". La grasse mat, c'est un refus des trains de pendulaires bondés, du pointage à la machine, des horaires d'ouverture des restos, des embouteillages, et autres réjouissances rassurantes pour les matinaux. Et puis, la grasse mat, ça permet de rêver plus longtemps, de batifoler davantage, de manger moins, de fumer moins, de se préserver, bref, de se garantir une espérance de vie augmentée.
Alors, j'attends l'avènement des grasses matinées sur les ordonnances des médecins... mais pas trop tôt, s'il vous plaît!
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