Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mercredi 21 septembre 2011

1ère Journée Mondiale des relations amoureuses 2.0

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait tout à fait fortuite si je n'avais pas eu la chance de pouvoir m'inspirer de la réalité.

Voilà déjà pour l'introduction (j'essaie d'éviter que ma tête soit mise à prix), ça montre à quel point mon activité est dangereuse... Bon, on va y aller dans l'ordre: la rencontre version 2011, la relation et la rupture, avec l'aimable et dérangeante participation de Facebook, WhatsApp, Gtalk, etc.

La rencontre.

Le meilleur moment. Enfin, avant. Parce qu'aujourd'hui, pas besoin d'attendre bien longtemps avant de découvrir l'autre. Assez rapidement, on sent qu'un truc se trame parce qu'une invitation à devenir amis sur Facebook est lancée et que chacune des deux parties sait qu'une ouverture est possible. Bref, à partir du moment où l'invitation est validée, le monde de l'autre s'ouvre à vous: ses amis, ses photos, sa date de naissance, son niveau intellectuel (eh oui), ses goûts (pas toujours honnêtes, mais bon), sa famille, ses derniers contacts, bref, un résumé substantiel de son actualité. D'ailleurs, tout ce que l'autre publie dans son actualité, on "aime"...
En même temps, les échanges de SMS ou de WhatsApp (la version gratuite pour iPhone) démarrent et on passe plus de temps les yeux rivés sur son smartphone qu'à se concentrer sur le reste, on réagit dans les 30 secondes qui suivent la sonnerie annonçant un message, les plus audacieux osant même les émoticones avec petits coeurs, ou bisous, et j'en passe. Petit bémol, faut bien réfléchir avant d'envoyer un message: le moindre point de suspension ou d'exclamation à la mauvaise place, et c'est la dérive possible de l'interprétation facile, puis, de la dispute. On réfléchit donc, on relit trois fois et quand on est VRAIMENT sûre de soi, on balance le message... et on prie!
Et puis, comme on a l'adresse e-mail de l'autre, on se met à se "croiser" via tchat sur Facebook ou Gmail et à partager davantage en ligne que ce que l'on a à se dire quand on se voit. Triste? Ce n'est que le début...

La relation.

Evidemment, au bout d'un moment, les attentions s'estompent, les WhatsApp ou SMS s'espacent et deviennent plus laconiques. Les clins d'oeil font place aux informations "à quelle heure?", "bonne journée", "à ce soir", "on se retrouve où?", et évidemment, les émoticones ont disparu (sauf si vous avez 15 ans). Chaque nouvel ami recruté sur Facebook peut donner lieu à un esclandre (surtout s'il est du sexe opposé) et bizarrement, l'autre n'aime plus ce que vous faites (d'ailleurs, ce que vous publiez ne l'intéresse plus vraiment, pis il a autre chose à faire: il booooosse, lui. Au passage, avant il bossait aussi, mais bon...).
Et comme y a de l'eau dans le gaz, on passe à la phase traquage. Eh oui, aujourd'hui, plus possible de dire à l'autre "je n'ai pas vu ton message", "j'ai pas eu deux secondes à moi", etc., sans que ce soit vérifiable et vérifié (sur WhatsApp, vous voyez l'heure à laquelle l'autre s'est connecté la dernière fois), sur Facebook, y a qu'à suivre votre actualité pour savoir si vous avez bossé ou passé la moitié de la journée à poster les dernières vidéos virales et autres clips des années 80. Et encore, je ne parle que de ce que vous pouvez maîtriser... Après, y a tout ce que les autres peuvent publier sur votre mur "trop bien hier soir, la prochaine fois, évite de draguer Jean-Marc ;-)", sans compter ceux qui cherchent effectivement à vous attirer des ennuis "mmmmmh, merci pour cette nuit...". Grâce à Foursquare, vous pouvez même suivre en direct les endroits où l'autre se rend et vérifier au nombre de ses badges s'il fréquente assidûment certains lieux!
Quant aux mails, c'est tout juste si sa boîte a été relevée. Enfin, si. Parce qu'il a beaucoup ri au gag que lui a envoyé son pote Jean-Marc (oui, c'est le même), mais apparemment, le vôtre lui a échappé.

La rupture.

Même là, rien ne se passe comme ça devrait. Vous rompez. Par SMS ou WhatsApp, ou Facebook ou, pour bien faire, en vis-à-vis. J'ai une mauvaise nouvelle pour vous, vous n'avez pas rompu.
Non, non. Parce qu'il y a encore toutes ces connexions qui vous maintiennent en relation. Comme vous avez des potes en commun, vous ne voulez pas passer pour une asociale ou pour une aigrie, donc, vous restez amis sur Facebook et avez donc le privilège de voir si l'autre déprime (ce qui est rare) ou s'il est devenu pote avec Géraldine (d'ailleurs, c'est celle qui avait écrit "merci pour cette nuit"...). Si vous avez de la chance, il ne vous harcèlera pas par SMS ou WhatsApp après coup et ce sera déjà ça de gagné. Et puis, parfois, vous aurez des surprises. Tenez, moi, par exemple, j'ai découvert que mon ex s'était abonné à mon Instagram et qu'il suivait les photos que je publiais (heureusement, on peut aussi bloquer les gens, c'est quand même bien foutu, ces trucs!).

Avant, quand quelqu'un sortait de votre vie, il ne savait plus ce qui vous arrivait, et c'était génial. Maintenant, l'autre peut scruter vos faits et gestes alors même que vous n'avez plus rien à faire ensemble. Il voit vos photos, vos statuts, vos heures de connexion, en clair, IL EST TOUJOURS LÀ!!!

Alors, voilà, moi je me dis que le prochain, je le choisirai sans iPhone, sans ordinateur, sans profil Facebook, et que quand on aura des trucs à se dire, on fera un truc ringard: ON SE VERRA!!!!!

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