Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mercredi 14 septembre 2011

1ère Journée Mondiale de la neuneuterie

Encore un magnifique néologisme. En même temps, je trouvais "niaiserie" trop péjoratif, "fleur bleue" trop gentillet et "romantique", pas dans l'esprit. Donc, c'est neuneuterie qui l'a emporté à l'unanimité avec une voix sur une.

Au secours...
La neuneuterie. Je développe: l'art de devenir complètement "neuneu" ou encore ridicule, voire consternant, lorsque notre coeur se met à battre pour un autre être humain (adulte, hein, parce que quand il s'agit de nos enfants, ça s'appelle gagatiser).

Il y a un chanteur qui disait: "quand on aime, on a toujours 20 ans", oui, mais alors là, c'est plus 20 ans, c'est 14 ans qu'on a l'air d'avoir quand on "neuneute". Bon, ça fait quand même une dizaine de lignes que vous parcourez en vous demandant si vous êtes concernés et que vous trépigner de savoir si "vous en êtes".

"Neuneuter", c'est se mettre à écouter des chansons débiles en songeant à l'autre (y compris"Je l'aime à mourir"), alors qu'en temps normal on sait parfaitement à quel point les paroles sont justement débiles (elle porte des rubans qu'elle laisse s'envoler? Et puis, ce qu'elle peut bien foutre avec ses sabots de bois dans des rêves d'opaline, ça?...); c'est aussi arborer un sourire affligeant toute la journée, un peu comme si on avait perdu la moitié de nos neurones de façon immédiate; c'est également se mettre à faire des projets complètement absurdes en oubliant que tout ça, on l'a un peu déjà vécu avant et on sait très bien comment ça se termine.

Mais bien sûr...
Mais ça ne s'arrête pas là: très vite, on trouve le prénom de l'autre pas assez représentatif de son aspect unique à nos yeux, et voilà-t-il pas qu'on se met à lui trouver des surnoms totalement improbables (mamour, castor, reinette, chéri-trésor, ma castagnette, mon roudoudou... j'arrête là, je commence à me sentir mal). Et attention, alors qu'on avait vécu X années sans même savoir que cette personne existait (on s'en foutait, faut être clair), tout à coup, le monde sans elle semble dérisoire. Son odeur, son rire, sa voix, tout nous manque, tout nous rappelle qu'on était faits pour être ensemble. Enfin, pour l'instant.

On échange des regards chargés de sous-entendus, on ne rit plus, on glousse, on ne pense plus, on vibre, on n'attend plus, on agit. On se met à penser à ce qui pourrait faire plaisir à l'autre et dont nous serions remboursé rien que par son regard surpris et ému, on se met à s'imaginer en vacances, on se met à penser "nous" alors qu'on s'est donné tellement de mal à penser "je".

Qu'est-ce que c'est naze, de neuneuter, vraiment... vraiment... bon... c'est quelle heure? Il est où? C'est quand qu'on se revoit, déjà? Pourquoi je suis en train d'écouter du Murray Head? Pourquoi je sens que j'ai un sourire béat sur la figure? Non... non! NON! NOOOOOOOOOOOOOOOON!


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