Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

jeudi 20 octobre 2011

1ère Journée Mondiale des tyrans morts

En l'honneur de cette Journée Mondiale, les rebelles libyens ont eu la peau de celui qui "gouvernait" leur pays depuis plus de quatre décennies. Le dictateur est mort, les réseaux sociaux l'ont annoncé, des vidéos circulent montrant sa dépouille promenée à dos de char à travers les rues sont venues confirmer que son règne avait bien pris fin.

Grand jour pour les rebelles, grand jour pour le monde? Certes, toute chute d'un tyran est à considérer comme une victoire de la démocratie, des libertés individuelles, surtout lorsque les exactions à l'égard de son peuple se sont multipliées sur quarante années consécutives. L'Histoire a démontré que la fin d'un tyran signifie le début d'une reconstruction, voire d'une construction et que le processus qui s'enclenche dès lors est, lui aussi, irréversible.

La terreur et la violence ont fait partie du quotidien de millions d'habitants, voilà que la "liberté" leur ouvre ses portes. C'est difficile, la liberté, la gestion de la liberté. La liberté comporte aussi ses violences: celle de devoir apprendre à composer avec ses propres limites et envies, bien sûr, mais de les mettre également en rapport avec les autres individus de la communauté. La démocratie, quant à elle, fait la part belle à la majorité, sous-entendant évidemment qu'une minorité - également composée d'individus avec leurs besoins et envies - se retrouvera frustrée, voire se sentira flouée. Un combat s'achevant, un autre commence.

Vu de chez nous, tranquillement assis dans des pays confortablement vautrés dans leur démocratie pluriséculaire, cela pose aussi la question du Bien et du Mal de façon idéologique: si le Mal disparaît, comment reconnaître le Bien? Si un Bien fait apparaître un Mal moins mal que le Mal précédent, mais mal quand même, est-ce un Bien ou un Mal? Difficile d'imaginer en voyant la liesse internationale consécutive à l'annonce du décès de Kadhafi, qu'il n'y a pas si longtemps, tous les chefs d'Etat l'accueillaient "chez eux"...

Et donc, si les "vrais méchants" cessent d'exister, les suivants à prendre leur place seront-ils ceux que nous considérions hier comme "pas si méchants" que ça? Et puis, du coup, nous qui étions les "bons", hier, risquons-nous de devenir les "méchants" de demain? Dans les films des années 80, les soviétiques étaient les méchants, les américains, les gentils. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les arabes ont pris leur place, y compris dans les séries...

En 2020, à qui le tour?....


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