Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mercredi 18 janvier 2012

1ère Journée Mondiale du briquet

Cette Journée Mondiale du briquet comporte un défaut d'office. En marketing, on appelle ça un "sujet segmentant". C'est-à-dire que tous ceux qui ne fument pas ne pourront pas comprendre de quoi je vais parler. En même temps, la Journée Mondiale de la chaussette excluait les Naturistes, celle de l'incontinence, les vessies bien portantes, donc je ne vais pas m'arrêter simplement parce qu'une grande majorité des gens a décidé de ne pas jouer à la roulette russe!

Il y a un point commun entre le briquet et la chaussette. Si, si, je vous assure. Et non, ce n'est pas l'usage qu'on peut en faire, ni la matière (quoiqu'un briquet en laine, ça pourrait être marrant en cas de coup de vent), mais un aspect statistique extrêmement interpellant. Si, dans le cas de la chaussette, je vous rappelais dans une Journée précédente la propension de celle-ci à faire disparaître mystérieusement sa jumelle, dans le cas du briquet, c'est une évaporation pure et simple dont il s'agit, suivie d'apparitions démultipliantes (ça existe, ce mot?).

Quand on fume, on a besoin d'un briquet pour allumer sa cigarette et ne pas passer sa journée à attendre de croiser un autre marginal disposé à vous prêter le sien. C'est pourquoi tout fumeur possède un, voire plusieurs briquets de façon constante. Or, il se trouve que le fumeur se retrouve systématiquement dans les deux cas de figure suivants:

Option 1, il dispose d'une flopée de briquets dont il ne sait que faire et qu'il va - intelligemment - placer dans des endroits stratégiques: voiture, sac, bureau, cuisine, poches, etc. Et quand je dis une flopée, je n'exagère pas. Des petits colorés, des grands publicitaires, des vintage, des franchement grivois ou kitsch.

Option 2, le même fumeur se retrouve chez lui, un soir, prêt à allumer sa cigarette, quand soudain... la panique! Pas de briquet dans la poche. Fouille du sac, rien. Il va jusqu'à enfiler ses chaussures pour aller vérifier dans sa voiture (en démontant après 5 minutes, la boîte à gants, le coffre, les sièges, les tapis), rien. L'angoisse. C'est dans ces moments-là que l'on découvre de quoi nous sommes capables, nous, êtres humains, pour assouvir un besoin... Tout l'appartement y passe, toutes les poches, même les enfants. Et on repense à cette vieille boîte d'allumettes qui date de l'été dernier avec une nostalgie qui nous ferait venir les larmes aux yeux.

Parfois, on retrouve la boîte d'allumettes, et la crise passe. Parfois non, et on imagine avec quoi on pourrait faire du feu (quelle m.... ces nouvelles plaques de cuisson!)...

Le fumeur ne connaît que ces deux situations: l'abondance ou la famine, tout ça à cause des "Briquetnappeurs"! Les "Briquetnappeurs", ce sont des fumeurs qui vous empruntent votre briquet sans vous le rendre, qui vous volent ceux que vous avez oubliés sur une table de restaurant ou qui vont jusqu'à se servir dans vos "coins à briquets".

Le fumeur oscille toute sa vie entre "Briquetnappeurs" et "Briquetnappés", deux terribles maladies aux conséquences méconnues et sous-estimées.

En fait, ce qu'il faudrait interdire, ce ne sont pas les cigarettes. Ce sont les briquets.

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