Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

vendredi 6 janvier 2012

1ère Journée Mondiale du gâteau de Sprüngli

Vous avez déjà eu droit à quelques séquences proustiennes relatives à mes madeleines personnelles, mais au bout de 210 Journées Mondiales (environ), il se peut que je tombe parfois dans la redondance (nul n'est parfait en ce bas monde). En même temps, une madeleine de Proust ne ressemble à aucune autre pour celui qui la vit...

Le gâteau de Sprüngli, donc. Mais ça correspond sûrement à quelque chose d'autre pour vous, cher(s) lecteur(s). Chez moi, dans mon enfance, ça équivalait à un retour du chef de famille d'une escapade zurichoise, avec, à la clé, le fameux Graal. Mon père franchissait le seuil de la maison avec - reconnaissable entre mille - le sac en plastique blanc marqué d'une myriade de "Sprüngli" écrits à l'encre bleue contenant un chef d'oeuvre de confiserie: le gâteau truffé en forme de maisonnette de l'artisan séculaire.

Ce gâteau-là, il se déguste avec les 5 sens: le premier mis à contribution, c'est l'ouïe. L'effeuillage de l'objet, le bruit du carton fin dont on extrait la pièce de haute orfèvrerie, le claquement de la coquille de chocolat enrobant la partie inférieure de l'ouvrage.

Ensuite, on apprécie ses courbes et ses angles, dunes de poussières de cacao qui, au moindre souffle, se répandent sur l'assiette immaculée. Ca, c'est pour les yeux.

Puis, on parcourt du bout des doigts la couverture de neige noire, le moelleux du corps, la douceur de s contours de chocolat brillants. Ca, c'est pour le toucher.

Viennent les odeurs enivrantes des fèves concassées, travaillées par la main de l'homme et mêlées à des senteurs inédites, comme une invitation à la mise en bouche. Ca, c'est pour l'odorat.

Les yeux fermés, on laisse ensuite le palais découvrir le mélange des textures, le caractère du cacao, l'exotisme des saveurs entraînant nos papilles dans des contrées jamais visitées par nos corps. Ca, c'est pour le goût.

Et finalement, comme une ponctuation à cet instant hors du temps et de l'espace, le 6ème sens qui se réveille au contact de la sensualité exaltée, l'un des sens les plus inavouable puisque l'in-dé-cence...




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