Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mardi 30 août 2011

1ère Journée Mondiale des chaînes pas regardées

Ah, la petite lucarne, cet illuminé objet du désir... Trônant depuis des décennies dans les salons, dans les chambres à coucher, quand ce n'est pas dans les salles de bain (la crainte du silence, sûrement). Avec la télévision, on entretient des rapports étranges: on l'allume et on l'éteint quand on veut, à bien plaire. On choisit. On zappe. Et on évite.

On a nos préférées, celles que l'on retrouve avec plaisir, même si on sait qu'elles n'ont pas grand-chose à offrir, on y est habitués. On les regarde pour être sûr de ne rien louper d'important... tout en sachant qu'elles ne nous surprennent plus depuis longtemps. On s'y rend par acquis de conscience, parce qu'on s'y est fait et que c'est rassurant. Pauvre, mais rassurant. Pas fatiguant. Pas stimulant non plus, d'ailleurs.

Et il y a les autres, celles auxquelles on n'accorde pas une chance. Parce qu'elles sont placées trop loin dans la liste, parce qu'elles ont un nom trop connoté, parce qu'on est mal tombés la première fois qu'on les a regardées et que depuis, on les ignore. Elles sont moins "grand public", moins accessibles, moins faciles. Il faut apprendre à les apprécier, elles ne se dévoilent pas du premier coup, elles cachent des trésors au fond de leurs grilles horaires.

Finalement, elles sont comme plein de choses dans la vie. Elles existent et sont différentes de ce que nous nous sommes habitués à voir, au premier abord, elles peuvent même paraître ennuyeuses. Et puis, un jour, on passe un peu de temps en leur compagnie et on se rend compte qu'elles peuvent nous apprendre pas mal de choses qu'on ignorait (contrairement aux autres chaînes qui nous confortent dans l'idée qu'on sait déjà tout). Que cela demande un peu de temps, des efforts, parfois, mais qu'elles nous obligent à réaliser tout ce que nous ne savons pas. Que notre univers peut être largement enrichi, si on veut bien sortir de nos propres sentiers battus. Que chaque aventure implique une prise de risque, une mise en danger de nos propres connaissances, une remise en question de nos acquis, de nous-mêmes.

On nous appelle parfois la génération zapping, avec tout ce que cela représente de négatif. Pourtant, le zapping peut avoir du bon, si on se donne la peine de faire réellement un tour d'horizon de l'existant et qu'on ne se contente pas de zapper pour revenir toujours vers ce qui ne nous fait pas avancer... 

lundi 29 août 2011

1ère Journée Mondiale du zombie

Etrange être que notre ami zombie: mi-mort, mi-vivant, se frayant un passage parmi les fanatiques du genre, mais totalement déconsidéré par le commun des mortels, fait pas bon être un zombie, en ce bas monde, je vous le dis.

Comment je le sais? J'ai passé une soirée immergée dans leur monde et je dois admettre que les us et coutumes des zombies me sont relativement étrangers, bien plus que ceux des enfants, par exemple (d'ailleurs, pour les enfants zombies, je n'ai pas une grande idée non plus...). Voici donc ces êtres morts, mais ranimés, disposant bel et bien de leur corps, mais portant les séquelles de leur état de décédés. A la base, le terme de zombie, ou mort-vivant, était donné aux vampires, avant de s'étendre à toute forme de vie chez un mort (vous suivez?).

Donc, une fois immergée dans le monde des zombies, je me suis rendue compte que je ne savais rien de mes compagnons de jeu: sont-ils des solitaires ou des êtres sociaux (a priori, vu la quantité de chips ingurgitée, on peut penser qu'ils aiment les apéritifs et la junk food), comptent-ils dans leurs rangs des homosexuels (là aussi, je penche pour le oui, au vu de certains t-shirts à diamants portés par des représentants du sexe masculin), comment traitent-ils leurs dents jaunes (y a-t-il des dentistes zombies?) et où passent-ils leurs soirées (existent-ils des soirées interdites aux non zombies?)? Certes, nous avons reçu un accueil chaleureux une fois dans les bars, mais la première impression était plutôt négative, ce qui est assez vexant (la Suisse, terre d'accueil, tu parles!).

J'ai donc décidé de brandir la cause des zombies en ce jour particulier. Surtout parce qu'on ne sait jamais comment on finira et que dans le doute, vaut mieux faire partie de leurs amis plutôt que de leurs ennemis! Amis zombies, si vous me lisez, n'hésitez pas à me faire part de vos doléances, je les transmettrai à qui de droit... (pourvu que ça suffise à ce qu'ils me foutent la paix au cas où ils existeraient...)

dimanche 28 août 2011

1ère Journée Mondiale de l'alternance

Après le doudou, l'alternance: mais jusqu'où s'arrêtera-t-elle? Elle va nous faire une Journée sous le signe de la politique et des girouettes de tous bords, fustiger ceux qui changent d'avis à chaque élection, se gausser des mouvements gauche-droite qui font vaciller les équilibres sociaux et financiers dans des pays du coup perdus entre les changements?

Que nenni, je vais parler d'une alternance plus micro-impactante, mais qui néanmoins implique la macro-connerie: l'alternance de soi. Je ne sais pas pour vous, en ce qui me concerne, je ne suis pas mono-personnalité. Cela signifie que je peux être à la fois extrêmement sérieuse et responsable par moments, et complètement déjantée et insouciante à d'autres. Je peux être très gentille et douce (si, si, je vous jure) et devenir dure et extrêmement insensible. Et je ne vous dis pas tout...

Dans un monde où les étiquettes ont la cote, on est quelques-uns à se retrouver dans la pire des catégories, celle des "inclassables", donc, "énervants". Certains vont même jusqu'à qualifier ce type de personnalités d'instables ou ingérables, entendez par-là, non formatables. Ah, ce que ça peut être gênant, ces gens qui osent dire ce qu'ils pensent (quelle idée?!), qui n'ont pas peur de s'assumer tels qu'ils sont (pour qui ils se prennent, aussi?), et qui peuvent varier selon le contexte (pas très helvétique, tout ça...).

Autant le dire tout de suite, ce n'est pas bien vu, l'alternance de soi. La Suisse est un pays où sortir du rang n'est pas politiquement correct, perçu plutôt comme un manque de pudeur, ou de tenue, parfois. Un pays où les jugements vont plus vite que les grandes idées. D'ailleurs, ici, on n'est pas fan des gens qui osent, qui prennent des risques. Ils sont vus comme des têtes brûlées. En même temps, les personnalités qui ont réussi (comprenez: qui ont gagné beaucoup d'argent) sont excusées de leurs coups de sang ou de leurs coups de folie.

Donc, si vous êtes blindé de thunes, vous pouvez bousiller une chambre d'hôtel ou faire pipi dans un avion, voire conjuguer plusieurs activités en même temps, on vous excusera. En revanche, si vous êtes dans la norme, vous êtes prié de ne pas faire trop de bruit, des fois qu'on vous confondrait avec quelqu'un de vraiment important...

samedi 27 août 2011

1ère Journée Mondiale du doudou

Ah, le doudou, cet objet de l'enfance qui accompagne les nuits des tout-petits et leur épargne les cauchemars, les console des plus grands chagrins, les attend fidèlement à l'endroit convenu entre son propriétaire et lui, ce morceau de nous que nous finissons par abandonner un jour sans même nous en rendre compte.

Le doudou abandonné
Pour les psychologues, le doudou est un objet transitionnel. Cela signifie simplement qu'il sert de passerelle entre deux univers pour l'enfant, remplaçant la mère le plus souvent, notamment lorsque le cordon entre le nourrisson et celle qui prend soin de lui se coupe. Entrée en garderie, séparation ponctuelle, nuits, sont autant de déclencheurs d'une rupture affective nécessitant un placebo, un objet de substitution rassurant.

Mais attention, le doudou est un objet unique: impossible de le remplacer au pied levé. Je dis ça pour les non-parents qui s'étonneraient de voir des annonces "avons perdu doudou de marque Toodo, figurant une girafe" et qui se diraient qu'il n'y a qu'à le remplacer par autre chose! Eh non, ça ne marche pas comme ça... On ne "substitue" pas un doudou au Doudou (ce serait comme chercher à remplacer la mère par n'importe quelle représentante de la gente féminie!). Même bébé, l'enfant reconnaît son doudou à l'odeur, aux empreintes qu'il y a laissées. D'ailleurs, chaque passage en machine suscite son lot de problèmes: crise d'angoisse (doudou il va avoir mal), difficultés au moment des retrouvailles (doudou il sent pas comme avant), etc. Et même tout rafistolé, doudou reste doudou, le seul, l'unique.

Celui qui ne l'a pas encore été
Un amour totalement inconditionnel, acceptant toutes les déceptions, toutes les cicatrices, toutes les absences, jusqu'au jour où l'enfant décide que le moment est venu et, sans prévenir, relègue son doudou au rang d'objet oublié.

D'un point de vue très personnel, j'ai le coeur brisé. Une de mes filles a abandonné son doudou il y a quelques jours et il traîne désormais comme une âme en peine dans des recoins oubliés de sa chambre. Et comme j'ai le syndrome "Toys story", je suis persuadée qu'il le sait et qu'il est malheureux. Qu'il ne comprend pas comment un tel amour fusionnel a pu prendre fin du jour au lendemain, sans prévenir. Pourquoi cette petite fille blonde qui était toute sa vie, avec qui il a tout partagé, est devenue une étrangère, ne s'inquiétant plus de son sort?

Mon premier amour
J'ai eu un doudou étrange alors que j'avais déjà 7 ans: E.T. (je l'admets, j'étais une petite fille aux attirances douteuses, ce qui n'a pas changé), que j'ai gardés jusqu'à la pré-adolescence (le doudou et les attirances douteuses). Puis, j'en ai eu d'autres, jamais complètement comparables à cette première grande histoire d'amour que j'avais vécu avec E.T.. Et puis, il y a une dizaine d'années, Ernest est entré dans ma vie. Il m'a permis d'oublié E.T.. Enfin presque. J'aurais aimé que ces deux-là se rencontrent... Ernest est un petit âne charmant au regard brillant (sans doute ce qui me rappelle E.T.), et il est fidèle au poste toutes les nuits. Entre lui et moi, une vraie complicité s'est installée. Cette Journée est ma façon de lui rendre hommage, de le remercier.

Non, Ernest, tu n'es pas qu'un simple "objet transitionnel", tu n'as jamais été ça pour moi. Je t'aime tel que tu es parce que tu m'aimes telle que je suis et entre toi et moi, c'est du solide. Je n'ai jamais choisi entre toi et un autre: tu as toujours eu ta place à mes côtés. Je voulais profiter de cette occasion pour te demander si cela te dérangerait de me partager avec Lapinou, le doudou de ma fille qui n'a pas la chance que nous avons d'être deux. Moi, je lui ai déjà fait une place dans mon coeur, mais je ne voudrais pas que tu penses que je cherche à t'évincer, alors, réfléchis-y et reparlons-en ce soir, si tu veux bien... Et ne me dis pas que "c'est un lapin" et que vous n'avez rien en commun, c'est souvent le cas, au début....

Mon fidèle compagnon

vendredi 26 août 2011

1ère Journée Mondiale des factures

Après Lina Ben Mhenni, Steve Jobs, il fallait bien que je redescende un peu sur terre, histoire que vous ne vous habituiez pas trop à des Journées pleines de profondeur... Comme on est le 26 du mois et que c'est la période idéale pour en parler, voici venu le temps - non pas des rires et des chants - mais du paiement des factures.


L'illustration parfaite de l'absurdité du monde, puisque aux alentours du 25, les salaires tombent sur les comptes en banque comme une manne divine, et que les paiements viennent en extraire la maigre pitance durement gagnée. Chaque fois, c'est pareil: l'impression de passer de la richesse (ou à peu près) à la pauvreté (ou à peu près) en moins de temps qu'il n'en faut pour compter les points noirs d'une coccinelle.


C'est ainsi que, mois après mois, en ce jour fatidique que nous cherchons tous à repousser, à chaque montant introduit dans nos comptes en ligne, nous voyons disparaître notre fortune dans les poches de types qui nous fournissent un abonnement téléphonique, de l'électricité, une voiture, des soins médicaux, un logement, etc. et que nous ne connaissons même pas. A cet instant, nous réalisons à quel point nous dépensons trop à ces divers postes et nous nous promettons d'être plus sages le mois suivant. Tu parles! Les bonnes résolutions sont oubliées comme les chiens au bord des routes avant les grandes vacances, et nous voilà reparti et dégainant nos cartes de crédit plus vite que notre ombre.

Et je me prends à rêver d'un monde sans argent, ayant pour base marchande le bon vieux troc. Vivre comme dans "La petite maison dans la prairie", quand Charles Ingalls paie le Docteur Baker en poules ou en oeufs de sa ferme. Le problème qui survient assez rapidement quand je pense à cette option, c'est "qu'échanger"? C'est vrai: je n'ai pas de potager, pas de ferme, je ne sais rien faire de mes dix doigts et la seule chose que je diagnostique en temps normal, c'est la communication des entreprises...


Il reste bien mes Journées Mondiales... mais... ça vaut combien, une Journée Mondiale?


jeudi 25 août 2011

1ère Journée Mondiale de Steve Jobs

Non, je ne rentre pas dans un cycle "personnalités", et d'abord, c'est pas moi qui fait l'actu! C'est de la faute de cette !£ü&/% de cancer qui a fait que cette Journée ne pouvait être que celle de Stevie (oui, lui et moi on se connaît bien, même s'il ne le sait pas). Pourquoi? Parce qu'il le vaut bien. Vous pensez que je suis une vendue à la solde de la marque à la pomme? Vous avez raison.

D'abord, ce type a juste aussi révolutionné le monde. Pas dans la même mesure que Lina dont je vous parlais hier, ça non. Peut-être plus, parce que sans lui, qui sait s'il y aurait eu une Lina... On connaît tous Stevie (enfin, surtout moi, parce que vous, pas vraiment!), sa bonne gueule, ses pulls à col roulé noirs, ses présentations frisant la perfection au niveau communication, ses innovations frisant parfois le code déontologique de la vente et son optimisation du concept d'obsolescence des produits. Ca, c'est le Stevie d'aujourd'hui. On l'adore, on le déteste, comme tous les types qui ont fait de grandes choses.

C'est que Stevie, il nous a quand même ramené le concept d'ordinateur personnel dans les foyers (bonne chose ou pas, c'est quand même pas rien), puis celui de rendre les interfaces compréhensibles et accessibles au commun des mortels, donc vous et moi. Avant Stevie, ça ressemblait à ça, un bureau d'ordinateur:

Du charabia, pas vrai?


Et puis, il y eut MacIntosh:

Et toc: c'est pas mieux comme ça?!

Mais voilà, en 1985, Stevie se fait jeter de la boîte qu'il a créée (ça arrive...) avant que, dans un sursaut de lucidité (et de cuisants échecs commerciaux et technologiques), les gars d'Apple le supplient de revenir insuffler son génie à la marque sur le point d'être croquée. En 97, et après s'être offert Pixar (il a du goût, en plus), Stevie reprend les rênes d'Apple et nous offre l'iPod, l'iPhone et enfin l'iPad, le tout servi avec des campagnes de communication aussi inoubliables pour ses fans que consternantes pour ses détracteurs (oui, des fois il abuse, oui, ses produits ne sont pas les meilleurs sur le plan technologique, oui, ils sont très, voire trop chers, mais voilà, Stevie, il fait ce qu'il veut, ça marche quand même!).

Donc, après avoir monté Apple, fondé NeXT (une "petite" société qui a notamment sorti WebObjects, le premier serveur d'applications web en 1996 - un génie, je vous dis), été licencié d'Apple, racheté Pixar, réintégré Apple et envahi nos maisons, nos poches, nos bureaux, nos moyens de transport avec ses créations, Stevie a également surmonté un cancer du pancréas et une greffe du foie...

Un peu fatigué, il a donc annoncé hier, 24 août, qu'il se retirait de son poste de PDG d'Apple. Eh oui, en plus du reste, le Môssieur, il a des principes et il s'y tient. Il avait toujours affirmé que le jour où il ne serait plus en mesure de faire face à ses responsabilités, il partirait. Il l'a fait.

Alors ok, on peut dire plein de choses sur Steve Jobs (et on ne s'en prive pas), mais faut lui laisser un truc: Stevie, il en a!

PS1: au fait, Stevie, si tu cherches un petit travail pépère pour te reposer, y a peut-être moyen de s'entendre...

PS2: il y a peut-être quelques erreurs chronologiques ou technologiques dans ce billet, mais je les assume volontiers au nom de mon enthousiasme aveugle pour le sujet

mercredi 24 août 2011

1ère Journée Mondiale de Lina Ben Mhenni


« Je vous le dis aujourd'hui, mes amis, bien que, oui bien que nous ayons à faire face aux difficultés d'aujourd'hui et de demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve américain.
Je rêve qu'un jour, notre nation se lèvera pour vivre véritablement son credo : “Nous tenons pour vérité évidente que tous les hommes ont été créés égaux.”
Je rêve qu'un jour, sur les collines rousses de la Géorgie, les fils d'anciens esclaves et les fils d'anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
Je rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, un État où l'injustice et l'oppression créent une chaleur étouffante, sera transformé en une oasis de liberté et de justice.
Je rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je rêve aujourd'hui!
Je rêve qu'un jour, dans l'Alabama, avec ses abominables racistes, avec son gouverneur qui n'a aux lèvres que les mots d'"opposition" aux lois fédérales et d'"annulation" de ces lois, que là même en Alabama un jour les petits garçons noirs et les petites filles noires avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme sœurs et frères.
Je rêve aujourd'hui.
Je rêve qu'un jour toute vallée sera élevée, toute colline et toute montagne seront abaissées. Les endroits raboteux seront aplanis et les chemins tortueux redressés. Et la gloire du Seigneur soit révélée et toute chair la verra.»
Il faut bien l'avouer: commencer une Journée Mondiale comme ça, ça a de la gueule. Donc, ce n'est évidemment pas de moi (je garde mes grandes tirades pour mes amis proches), et c'est clair que ça en jette plus en anglais également. Pourquoi je cite le célèbre "I have a dream" de Martin Luther King Jr. alors que cette Journée est consacrée à Lina Ben Mhenni? C'est une bonne question. 
Premièrement, parce que j'ai appris il y a quelques jours qu'un Mémorial national avait été érigé en son honneur. Alors, déjà, je pensais que c'était fait depuis longtemps, au vu de la tendance récurrente de nos amis Américains à célébrer et rendre hommage à leurs héros de guerre, de cinéma, etc. Donc, non, ce n'était pas encore fait. Ensuite, il aura fallu attendre un Président afro-américain pour que le défenseur de l'égalité dispose de sa statuette et pas n'importe où, entre Lincoln et Jefferson, sur l'Independence Avenue, à Washington D.C. Enfin, sur les 120 millions nécessaires au projet, 114 millions de dons ont été récoltés, ce qui constitue en soi un hommage plutôt significatif.
Deuxièmement, parce que depuis que la Tunisie s'est soulevée en décembre 2010 (ce que nous appelons la Révolution de Jasmin), la Syrie, l'Egypte, la Jordanie, le Bahreïn, le Yémen, et la Libye lui ont emboîté le pas avec des fortunes diverses. Pourtant, une chose est sûre: en l'espace du temps d'une grossesse, les pays arabes ont accouché d'un nouveau visage, celui de peuples défendant leurs droits à un travail, une économie libre et à une démocratie. En même temps que se dresse la figure de Martin Luther King, symbole d'un rêve, tombent les dictateurs qui ont trop longtemps régné par la peur et la violence et apparaissent des leaders inconnus qui décident de prendre la parole. 
Par le nombre, mais aussi par quelques individus qui décident de s'engager, des pays se sont libérés et, même si la situation reste difficile (Rome ne s'est pas faite en un jour), il convient de ne pas attendre 60 ans pour leur rendre hommage. Voilà pourquoi cette Journée Mondiale est dédiée à Lina Ben Mhenni que je vous invite à suivre sur FB, sur son blog, tout simplement parce que même si on parle moins de la Tunisie dans les médias, l'absence de médiatisation ne constitue nullement une preuve d'absence d'événements et qu'il y a des personnes comme Lina pour nous le rappeler.
Pour conclure, dans quelques jours se jouera le sort de la Palestine à l'ONU, alors pour citer Martin Luther King: "I have a dream"... Sinon, il faudra que la Palestine trouve SA Lina et qu'à nouveau, les choses changent.

mardi 23 août 2011

1ère Journée Mondiale des secrets de fabrication d'une journée mondiale

Ca y est, je lève le voile! Je suis sûre que vous vous êtes posé les questions suivantes (mais siiiii, vous l'avez fait!): mais comment fait-elle, où va-t-elle chercher toutes ces bonnes idées et surtout, est-ce qu'elle fait autre chose de ses journées (c'est le cas de dire), comment gagne-t-elle sa vie? Ces questions qui vous brûlent les lèvres et vous empêchent de dormir, je vais enfin y répondre en l'honneur de la 1ère Journée Mondiale des secrets de fabrication d'une journée mondiale...

Alors, comment je fais? J'ai des envoyés spéciaux un peu partout sur la planète qui viennent chaque jour me rapporter les sujets brûlants de l'actualité ou les plus insolites (buzz, techno, santé, etc.) et collectent toute l'information nécessaire à la rédaction du petit billet qui fait le bonheur de mes nombreux fans chaque jour. Ensuite, je dispose d'une armada d'oompa loompa qui composent les articles pour moi en les étayant de leur mieux, articles que je fais adapter en français par des plumes de renom à la tonalité caustique, chacun ayant son domaine de prédilection.

Finalement, je gagne ma vie en payant une misère tous ces braves gens tandis que je touche les royalties de la publication des Journées Mondiales dans nombre de grands titres de presse ainsi que grâce à des publicités intelligemment placées sur le site des JM, de même que sur leur page Facebook. Grâce à ça, je suis millionnaire, je vis dans une superbe demeure de maître que j'ai entièrement fait retaper par un architecte ultra-connu et je me pavane dans mes habits griffés, quand je n'accompagne pas mes enfants (qui vont en école privée, évidemment) avec James (mon chauffeur), qui me dépose ensuite au siège de la JournéeMondiale Inc.

Ca, c'est dans mes rêves.

La vérité, c'est qu'au cours de la journée, soit il y a un truc qui m'agace ou me touche, soit je manque d'inspiration et trouve une parade et ça donne lieu à une Journée Mondiale. Que ça me prend entre 15 et 20 minutes pour rédiger un billet (d'ailleurs, je remercie au passage mes correcteurs bénévoles qui remarquent mes fautes d'orthographe et de syntaxe dues aux heures tardives et à la fatigue cumulée, sans doute) et que je fais cela le soir, entre 21 heures et 2 heures du matin, après mes heures de boulot.

Je sais, c'est pas très glamour, ni très bling-bling. Mais la vérité l'est rarement, non?...

lundi 22 août 2011

1ère Journée Mondiale de la rupture amoureuse

Faut bien en parler, quand même, puisqu'il paraît que ça fait tourner le monde. L'amour, hein, pas les ruptures amoureuses, bien sûr. Mais bon, ça fait partie des risques et ce sont quand même des moments importants. J'ai rien contre les ruptures amoureuses, chacun fait comme il veut, il y en a même de très belles, certainement, bien que la plupart soient assez consternantes au niveau de la forme.

En revanche, ce qui me surprend, c'est notre propension toute occidentale à en faire un drame. Déjà qu'a priori, c'est pas censé être franchement drôle (je suis pas insensible non plus), vous avez remarqué à quel point tout est fait pour prolonger l'agonie des "quittés"? Des films aux chansons, en passant par les pubs ou les émissions TV (même les bonnes), les livres, tout est là pour conforter les gens dans leur malheur. Et le pire, c'est qu'ils s'y complaisent.

Ainsi, vous croisez quelqu'un déjà mal comme un chien, vous disant "ça y est, c'est fini: Jules m'a quittée", les yeux encore rouges de sa longue nuit de pleurs, écoutant dans sa voiture l'intégrale de Lara Fabian ou d'Evanescence. Car, par un curieux phénomène, les gens tristes ont le don de se vautrer dans leur chagrin à coup de choses encore plus tristes que leur propre misère. Films à l'eau de rose (je vous conseille Love Story ou La route de Madison), chansons suicidaires (branchez-vous sur "Feelings" ou "Que serai-je sans toi"), pubs montrant des couples heureux et des "Merci toi d'être toi", il y en a pour tous les goûts... sauf pour ceux qui voient en la rupture le début de quelque chose de nouveau, une opportunité plutôt qu'une menace.

Alors pour ceux qui en ont marre de devoir être tristes parce qu'ils ont rompu, voici quelques trucs qui devraient vous consoler: "Maris et femmes" de Woody Allen, "Revolutionary Road" de Sam Mendes, "L'amour est dans le pré" sur M6 (parce que là, on voit où la peur de la solitude peut mener certains), "Ma plus belle histoire d'amour" de Barbara, "Je ne t'écrirai plus" de Barzotti (si, si) et au cas où ça ne vous suffirait pas, allez observer dans les restaurants les couples qui sont ensemble depuis plus de 6 mois, chacun tapant sur son iPhone ou simplement regardant ailleurs. Et rappelez-vous que quand vous étiez en couple, vous regardiez les célibataires avec envie... Et que de toute façon, à l'époque, quand vous écoutiez des chansons d'amour, vous vous rendiez bien compte que ce que vous viviez ça n'y ressemblait pas vraiment...


dimanche 21 août 2011

1ère Journée Mondiale de la rentrée scolaire

C'est demain! En tous les cas ici... parce que chez nous, il y a quasiment autant de dates de rentrée scolaire que de cantons, c'est tellement... suisse. Enfin bref, à la veille de ce jour marquant, je me remémore MES rentrées scolaires à moi, d'aussi loin que je m'en souvienne.

D'abord, le stress. La dernière nuit, c'était un peu comme la veille de mon anniversaire: je me demandais de quels nouveaux enfants j'allais faire la connaissance, comment serait mon prof et si ma maman me laisserait porter les habits que je voulais pour être à la hauteur de l'événement, en plus d'être armée de mon nouveau cartable hyper tendance. Je me rappelle aussi qu'à mon entrée dans le secondaire, j'ai compris que quelque chose avait changé, irrémédiablement. Plus possible de venir avec un parapluie quand il pleuvait, c'était la honte. Pas de k-way non plus, la honte également. Les cheveux dans les yeux et l'air d'un chien mouillé, ça, par contre, c'était admis. On est con, quand on est jeune!

Je me souviens que très vite, je savais qui seraient mes copains, quelle serait ma meilleure amie et avec qui je n'allais pas m'entendre. Les profs, c'était plus facile: ils m'avaient à la bonne (peut-être parce que j'étais mignonne, apparemment, il a été prouvé que les élèves plus "jolis" ont les faveurs de leurs professeurs..). Peut-être était-ce simplement parce qu'ils me trouvaient plutôt maligne et un peu trublion et que je n'étais pas méchante (faut dire qu'un trublion qui l'a mauvaise, c'est pas jouasse pour un enseignant). L'école a ses clans, comme partout: les bons élèves têtes à claques, ceux qui se distinguent parce qu'ils sont gros, portent des lunettes ou tout autre défaut qui leur colle une étiquette pendant toute l'année, les fouteurs de merde sympathiques, les sportifs, les timides, les lâches, les loosers, on retrouve à peu près ce qui fera notre vie active par la suite.

Le succès avec le sexe opposé participe également d'une bonne scolarité: entre la plus jolie fille de l'école, la plus intrigante, la plus coincée, le dragueur, le puceau, et j'en passe, l'école peut se transformer à chaque rentrée scolaire en enfer ou en paradis, selon qui l'on est. Car être mis du côté des "bons" signifiait être invitée à tous les anniversaires, les boums, les soirées, alors que de l'autre, on croupissait chez papa et maman derrière sa console. Ca non plus, ça ne change pas avec les années. Il est rare qu'un gosse bien dans ses baskets et sociable finisse isolé dans sa vie professionnelle, tout autant que le petit à lunettes sans copine finisse par devenir le gars qu'on invite aux apéros informels.

Tout se joue donc bel en bien là, lors de ses fichues rentrées scolaires. Et puisque aujourd'hui, j'ai passé l'âge, je me prends à dévisager les enfants devant les écoles en me demandant lequel se trouvera du bon côté de la barrière, en même temps que je repère ceux pour qui ce ne sera qu'un long chemin de croix. Vive la rentrée!

samedi 20 août 2011

1ère Journée Mondiale de l'Alzheimer infantile

C'est désespérant... ou soulageant. Il existe un Alzheimer infantile, et celui-ci touche, non pas une frange de cette population, mais tous ses membres! En effet, les enfants, jusqu'à 7 ou 8 ans, ne se rappellent de rien... ou de pas grand-chose.

Vous voyez le poisson qui accompagne Nemo dans son aventure visant à retrouver son père, Doris? Elle est gentille, pourtant, elle a le vilain défaut de tout oublier, et très vite. Eh bien les enfants sont comme ça. Alors, le bon côté, c'est que quand il leur arrive un truc grave, ils l'oublient, le mauvais c'est que ça marche aussi pour les trucs bien. Le bon côté, c'est que vous pouvez les emmener 25 fois au même endroit (au cas où vous seriez en mal d'inspiration... si, ça arrive) et ils se réjouiront chaque fois comme si c'était la première (aaah, l'émerveillement enthousiasmant des enfants!), le mauvais, c'est que quand vous vous creusez la cervelle pour leur faire découvrir LE truc, ils ne s'en souviennent plus six mois après.

La théorie intéressante consiste à penser qu'il s'agit d'un mécanisme mis en place par le cerveau pour protéger les plus jeunes s'il devaient perdre un de leurs parents et réussir à avancer malgré tout dans la vie. Ca paraît plutôt malin, vu comme ça. En même temps, c'est à se demander si, entre 0 et 7 ans, on n'aurait pas meilleur temps de les emmener juste à la piscine ou à des places de jeux... C'est vrai, après tout, les musées, les promenades, les films, les voyages ponctuels, il n'en reste rien. Ce qui les marque, ce sont souvent les détails ou les éléments très, très, très répétitifs (justement ceux qui nous gonflent, nous, parents).

En même temps, c'est le contraire pour la gente masculine. Elle a tendance a oublier les choses répétitives: les endroits où se cachent les ingrédients (mais tu l'as mis où, le sel?!), les achats à faire (comment ça, pas la bonne lessive?!), leurs propres affaires (dis, t'as pas vu ma chemise rouge?!), les dates importantes (quoi, c'est ce week-end, notre anniversaire de mariage?!) et plus grave, ce que l'on aime (j'ai vu ce bijou, je me suis tout de suite dit que c'était toi! (Mais alors quel moi, ça...?), mais se rappelle parfaitement des trucs ponctuels (apéros entre potes, date de sortie d'un jeu vidéo, etc.).

Peut-être y a-t-il, en plus de l'Alzheimer infantile, un Alzheimer masculin? Et qui ne s'attaque qu'aux choses du quotidien et jamais aux dates des matchs de foot, par exemple... Voilà un mystère que la science devra encore résoudre, parce que si ce n'est pas scientifique, ça veut dire que... nooooon, ils ne sont pas comme ça, mais nooooon...

vendredi 19 août 2011

1ère Journée Mondiale des plans foireux

Non, ce n'était pas prévu. Combien de fois avez-vous entendu ou vous êtes-vous vous-même entendu dire cette phrase? On fait plein de plans, de projets, le tout calqué sur du papier à musique, comme si la vie devait être un long fleuve tranquille. On prévoit bien un imprévu dans nos budgets, de temps en temps un peu de retard , mais c'est fou comme on peut avoir la prétention que ce que nous faisons est complètement entre nos mains...

Pourtant, chaque jour, plein de micro-événements aux macro-conséquences viennent nous démontrer à quel point il est illusoire de faire des plans sur la comète: un accident de voiture avec son lot de familles touchées, d'employés concernés qui ne seront pas à l'heure ce jour-là, la machine à laver le linge qui tombe en panne et qui nous gâche notre soirée en nous laissant sur le carreau avec deux slips en tout et pour tout, la fièvre d'un enfant, qui nous oblige à revoir complètement nos plans pour la journée (voire la semaine), un problème avec la swisscombox qui nous prive du film qu'on s'était réjoui de voir, une lame de couteau qui vient se planter dans un pouce un vendredi soir et vous amène aux urgences à 22h (urgences, faut le dire vite...), une personne qu'on pensait faite pour soi (mais apparemment unilatéralement) et qui entrave tous vos plans d'un avenir à deux, etc.

Ceci est une tarte tatin... un bel exemple
d'imprévu culinaire...
C'est fou le nombre de gens qui ont besoin de faire des plans. Que ce soit pour un week-end entre amis, un rendez-vous de boulot, ou plus grave encore, pour toute une vie, il y a effectivement un tas de personnes qui ont l'air de penser que tout cela leur appartient, qu'ils sont maîtres des éléments. Et puis, comme pour nous rappeler que le meilleur moyen d'apprécier les choses c'est de constater que le meilleur n'était jamais prévu au programme, un petit grain de sable vient enrayer la machine et nous oblige à faire avec les circonstances. Longtemps abonnée aux "plans foireux", insatisfaite chronique parce que rien ne se déroulait jamais "comme prévu" (tu m'étonnes), j'ai compris à mon grand âge que le meilleur moyen d'éviter les plans pourris, c'est de ne plus faire de plans du tout.

Mon slogan du jour: "Pour éviter les plans qui ne se déroulent jamais comme imaginés, laissez la vie faire son job et contentez-vous de profiter!"

jeudi 18 août 2011

1ère Journée Mondiale des plaies

On manque de plein de choses, en ce bas monde: d'argent, de bouffe, de fringues de haute-couture abordables, de maisons de rêve, de vaccins, de miracles, de gens biens, de visionnaires, de philosophes (BHL ne compte pas), d'humoristes engagés, de politiciens oeuvrant dans l'intérêt de leur pays, de paix, de justice, d'égalité, d'un travail pour tout le monde, d'une planche de repassage qui ferait le boulot à notre place, mais une chose est sûre, on ne manque pas et on ne manquera jamais de plaies...

Les plaies sont une denrée qui prolifère on ne sait trop par quel miracle, comme si elles s'auto-reproduisaient à l'abri de la sélection naturelle. On les retrouve partout: à la poste, au cinéma, au travail, à l'école, au centre commercial, chez le boucher, au parking, au concert, dans la rue, dans les bars, et des fois, dans notre entourage direct (certains attirent plus les plaies que d'autres...). Une plaie, c'est quoi, au fait? Une plaie, c'est un boulet, quelqu'un dont l'existence semble n'être consacrée qu'à te rappeler à quel point ta vie se porterait mieux sans son existence.

La plaie, c'est la personne qui entame une discussion de 20 minutes au guichet de la poste alors que tout le monde attend et qui met trois plombes à ranger son argent dans son porte-monnaie; la plaie, c'est celle qui, au cinéma, commente chaque action du film en mâchouillant ses pop-corns en te donnant l'impression que t'as un sonotone soudainement planté dans les oreilles ou les capacités auditives de Superman; la plaie, c'est la mère de famille qui accapare la maîtresse pour lui signaler que son fils est un peu fiévreux et en profite pour raconter son week-end alors que tous les autres attendent sous la pluie de pouvoir intégrer leur classe; la plaie, c'est celle qui, dans un parking, hésite 5 fois sur la place à prendre (apparemment, elles ont des tailles différentes pour elle) et s'y reprend à 3 fois pour ranger sa bagnole; la plaie, c'est celle qui, dans un bar, vient t'accoster avec une haleine qui a elle seule devrait déjà lui interdire d'avoir un permis de conduire, et qui te demande "s-s-s-salut, t'es toute seule?" (oui, c'est du vécu, c'est pour ça que j'ai arrêté de fréquenter les bars...); la plaie, c'est la personne qui, au resto, se sert simplement dans ton assiette, en même temps qu'elle te demande si elle peut; la plaie, c'est la personne qui, au travail, se greffe sur les plus productifs comme une sangsue et qui ensuite parle des productifs en question en disant "nous"; la plaie, enfin, c'est la personne qui s'incruste dans tout un tas de trucs en tant que célibataire et que tu ne vois plus nulle part quand elle est casée ou qui t'explique comment tu devrais gérer ta vie (alors que quand tu regardes la sienne, tu te sens plutôt béni des dieux)...

Bien sûr, il y en a sûrement d'autres que je m'en veux par avance d'avoir oubliées, mais comme de toute façon, elles ne se dénonceront pas, je devrais être assez tranquille côté inspiration venant de l'extérieur.

mercredi 17 août 2011

1ère Journée Mondiale de l'apéro

Imaginez-la, cette journée, débutant dès l'aube par un petit pastis, une sorte de Ramadan à l'envers, et avec de l'alcool! On enchaînerait toute la journée Martinis, cocktails, vins blancs, bières, etc. allant de terrasse en terrasse, titubant dans la rue.

Bien sûr, on accompagnerait tout ça de petits plaisirs, sucrés ou salés, exotiques ou classiques, histoire de ne pas s'effondrer à 11h, pour ne pas rater le premier apéro-vedette de la journée. Pas de repas de midi, évidemment, on n'est pas là pour rigoler! Faudrait pas perdre le bon rythme acquis pendant la matinée... Et hop, au pas de course pour tenir jusqu'à 17h, l'autre temps fort de la journée. L'apéro, c'est une question d'endurance, de gestion de l'effort, histoire de ne pas tout donner tout de suite et de conserver son énergie pour la suite.

Bref, revenons à nos bourbons (et pourquoi pas du whisky à l'apéro, d'abord?) et reprenons le fil de cette journée de pèlerinage le long de ce rituel essentiel qui participe de la dimension sociale de notre société (je devrais la garder, cette phrase, pour la prochaine fois où je chercherai à justifier pourquoi j'ai un verre à la main).

Le plus dur, c'est de tenir entre 15h et 17h, surtout avec la chaleur. Une astuce: la terrasse ombragée et, comme pour les enfants, un petit goûter pour tenir le choc. Une micro-sieste est également bienvenue, malheureusement, on ne pratique pas beaucoup le matelas par terre dans nos bistrots, raison pour laquelle on voit souvent des adeptes de l'apéro la tête entre leurs mains, à même la table. C'est vrai, on offre aucun confort aux pros de l'apéro, sans doute parce que leur vocation reste incomprise...

En dehors de ce manque de considération patent, il faut aussi souligner l'absence de subventions destinées à l'apéro pour soutenir ceux qui le pratiquent, rendant les tarifs souvent rédhibitoires aux amateurs désireux de se lancer dans la compétition. Pour toutes ces raisons, et aussi simplement pour le plaisir de voir les langues se délier au 3ème verre, la Journée Mondiale de l'apéro est sans doute une des plus importantes à maintenir. Parce que sans elle, nous ne serions finalement que des animaux...






mardi 16 août 2011

1ère Journée Mondiale de mes fans

Non, je ne me ferai pas - comme Lady Gaga - tatouer le surnom que je donne à mes fans (pour elle, c'est "Little Monsters"), mais il n'y a pas de raison de ne pas se gargariser le temps d'un billet! Les Journées Mondiales de l'absurde et leur objectif qui l'est tout autant (vu qu'il n'y en a aucun), ont désormais atteint leurs 500 fans sur facebook. C'est bien.

Bon, c'est bien... toutes proportions gardées. Quand je vois Justin Bieber et ses 39 millions d'adeptes (il y a autant de nanas décérébrées?), Alyssa Milano et ses 40'000 quadras nostalgiques, Coca-Cola est ses 34 millions de victimes du marketing, je me pose une question: QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ???!!! Bien sûr, je pourrais me sentir flattée d'avoir plus de fans que Christine Lagarde n'a d'amis (en même temps, je ne tranche sur l'avenir financier de personne), mais en même temps, la page "pour que Camille Lacourt ait son calendrier façon Dieux du Stade", compte 522 fans, ce qui a quand même le don de me vexer un peu.

Peut-être que si, à chaque Journée Mondiale, je rajoutais une fille nue, ça ferait grimper ma popularité? Ou alors, je pourrais raconter des blagues cochonnes? Promettre des cadeaux? Acheter des voix? Menacer les gens? Disparaître pour qu'on me réclame? Quand même me tatouer un truc? Composer une chanson? Faire croire que j'ai été enlevée et qu'on ne me libèrera qu'au premier million de fans atteint? Ou alors simplement continuer à consacrer chaque jour à une cause totalement inutile, parce que finalement, c'est ça qui vous plaît?

En attendant, parce que j'ai quand même l'impression qu'on forme une sorte de "famille" (la corde émotionnelle, j'y avais pas pensé...), je vous laisse me suggérer un nom pour que moi aussi, je puisse me la péter avec un surnom pour mes fans!

PS: vous, par contre, si vous voulez vous tatouer "Journées Mondiales" sur les fesses, n'hésitez pas, hein. Et envoyez-moi une photo, surtout!





lundi 15 août 2011

1ère Journée Mondiale de la prise de notes

Ca, on le fait presque tous. Prendre des notes. Des longues, des courtes. Dans des cahiers, sur des blocs ou des post-it. Certains dans leur agenda, d'autres allant même jusqu'à acheter des jolis cahiers reliés avec des armatures en métal ou cousus de gros fil. Neutre, ou pleins de couleurs, avec ou sans dessins dessus.

On écrit avec un bic, une plume, un stylo de couleur, un porte-mine. Certains sont équipés pour les notes de compétition, avec des instruments de Haute Ecriture, comme on dit. Des trucs très chers, dans des matériaux innovants, resistant à tous les chocs, avec une encre qui ne sèche jamais dans sa cartouche.

Pourtant, la plupart du temps, on prend des notes pour mieux se souvenir des choses sans avoir à se relire. Certains retranscrivent ensuite leurs notes sous forme de procès-verbaux, d'autres tournent simplement une nouvelle page une fois l'ancienne pleine et ne se préoccupent plus jamais des notes antécédentes.

On prend des notes un peu par plaisir, pour sentir l'encre se déposer sur le papier, voir les mots se former. On affine sa technique de prises de notes: abréviations, symboles, couleurs, surlignages, rien n'est trop beau pour devenir un Master in Prise de Notes. Et puis, ces petits cahiers s'entassent et un jour, on les trie pour faire de la place aux nouveaux et on redécouvre au fil des lignes des moments que l'on avait presque oubliés. Et nos progrès en rédaction, en efficacité, en clarté.

Le cahier de notes est aux distraits ce que l'album photo est aux émotifs: un voyage dans leur passé...


dimanche 14 août 2011

1ère Journée Mondiale du repassage

Vous pensiez qu'on avait aboli la torture? Eh non, il  y a des sadiques qui ont inventé le repassage pour nous faire souffrir semaine après semaine... et vous savez le pire? En bons masochistes, nous allons seuls chercher la potence chaque week-end. Et on en offre même aux petites filles (ça, c'est pour se venger sur la génération à venir).


Bien sûr, on n'en est pas fiers, alors on la cache généralement à la vue des visiteurs. La planche contorsionniste, le fer asphyxié par son cordon (on peut toujours espérer qu'il rendra l'âme avant notre prochaine séance), nos outils barbares hantent notre appartement et resurgissent au détour d'une recherche d'ampoule ou de la serpillère, nous rappelant que bientôt, tout va recommencer...

Nous poussons même le vice jusqu'à nous armer de stations de torture de plus en plus sophistiquées, où tout est intégré, mais qui nous obligent à plus d'efficacité, de rapidité, de place, aussi. L'imagination humaine n'a d'égale que sa propension à se compliquer la vie... Vous l'aurez compris: je déteste le repassage, parce que toutes les semaines, c'est pareil (dans le genre absurde, ça cartonne); qu'après avoir lavé nos habits, les avoir fait sécher, il faut sortir le bourreau de sa cachette, emmener son bac plein à ras bord (au moins, ça fait les biceps) et passer sa soirée à enlever tous les petits plis apparus pendant l'opération de nettoyage (on peut même pas regarder les films en vo pour passer le temps: impossible de lire les sous-titres). D'ailleurs, je pense qu'M6 a été inventée pour nous conditionner au repassage (ndlb).

Et encore, la moitié du temps, après avoir rangé les habits immaculés et parfaitement lisses, une fois qu'on les ressort pour les enfiler, ils sont à nouveau striés des fameux petits plis qu'on avait eu tellement de mal à faire disparaître. De quoi vous donner envie de vous promener à poil, non? Celui que j'aimerais bien tenir, c'est l'abruti qui a décrété que les habits froissés, ça ne le faisait pas... et l'attacher sur ma planche pour le faire avouer. Parce que je suis sûre que c'est le même qui a décrété que la poussière sur les meubles, ça ne le faisait pas non plus...


samedi 13 août 2011

1ère Journée Mondiale du karaoké

Quelle merveilleuse invention: pouvoir reprendre ses morceaux préférés avec un micro, en se prenant, l'espace d'un instant (pas trop long, heureusement) pour Johnny Hallyday ou Shakira! Si ça, c'est pas merveilleux!? Une belle trouvaille de nos amis japonais qui, depuis plus de 20 ans continue d'être présente dans nos contrées, avec son lot de personnalités diverses et variées...

La star de la douche: c'est celle qui a répété des plombes sous sa douche ou dans sa voiture et qui, comme elle ne s'entend pas chanter, est persuadée qu'elle confine aux 7 octaves. Au karaoké, elle inscrit du Céline Dion, voire du Whitney Houston, et pour les hommes, du Robbie Williams ou du James Blunt... Ce sont de grands romantiques, des fans de chanteurs "à voix"... souvent au plus grand désespoir de l'assistance.

Le rocker du week-end: souvent employé dans une banque ou vendeur en magasin, il cache sa "rock'n roll attitude" sous sa cravate et profite du week-end pour se lâcher. Un petit coup d'alcool aidant, il se laisse même aller au déhanché et se donne des airs méchants sur la scène. Il ne chante pas bien, le sait et s'en fout.
Le rocker confirmé: lui, il affiche d'emblée sa préférence. Contrairement au précédent, il arbore boucle d'oreille, bracelet en cuir et t-shirt à l'effigie de Johnny et est persuadé de chanter comme son idole dont il reprend toute la scénographie.

La déjantée: un peu avinée (généralement à la suite d'un enterrement de vie de jeune fille ou parce qu'elle est anglaise, voire australienne), elle reprend des tubes de Pink, des Rita Mitsouko, etc. en sautillant sur scène en rigolant... et c'est communicatif

Le groupe: se donnant du courage à plusieurs, les membres du groupe débarquent sans trop savoir comment se servir de leur micro et entonnent des classiques "Champs-Elysées", "Fais comme l'oiseau", "L'aziza" en se regardant d'un air gêné, et en essayant de faire en sorte qu'on entende leur voix le moins possible.

La sensuelle affirmée: avec ses airs de vamp (souvent sur le retour), la sensuelle reprend lascivement "Sensualité" ou "Mon mec à moi" avec une voix doucereuse et des regards lancinants.

Les graines de...: sous le regard des parents ébahis qui miment chaque parole de leur prodige, les "graines de" s'évertuent à imiter à la perfection leur idole dont ils ont étudié chaque variation vocale. Ils finissent généralement à l'âge adulte en stars de la douche, ou dans la catégorie qui suit...

Les professionnels rompus: eux, ils sont à l'aise, chantent juste et ont des vraies voix. Ils ont tout bon pour un casting de X factor et très rapidement, sont persuadés que c'est une injustice absolue qu'ils soient encore inconnus quand on voit les nuls qui envahissent les petits écrans (sic). Ils sont toujours en train d'enregistrer un disque ou sur un coup pour signer avec un producteur, mais on les retrouve plus généralement en train d'animer des mariages ou des fêtes d'entreprise.

Vous ne me croyez pas? Allez donc y faire un tour et vous retrouverez avec tendresse les représentants de mon panel les vendredis et samedis soirs dans toutes les boîtes à chanter...

vendredi 12 août 2011

1ère Journée Mondiale du saut suisse du franc fort

à ne pas confondre avec la "saucisse de francfort", évidemment! Pourquoi ce calembour à 2 balles, comme on dit chez nous? Simplement parce qu'aujourd'hui, même ce calembour vaut plus que l'Euro face à notre monnaie "locale", alors je peux tout me permettre, sans compter que c'est moi qui décide.

Je suis un peu la Banque Nationale des Journées Mondiales, ayant les pleins pouvoirs sur la valeur que je veux bien donner à mes billets, et - même s'il m'arrive de dévaloriser à moi toute seule le cours du verbe - je fixe le taux d'absurdités que j'émets quotidiennement sans demander l'avis de personne!

Car il se joue un véritable drame, ici, en Suisse. Notre monnaie vaut trop. Comme nous sommes un pays minuscule (oui, oui, une île au milieu de l'Europe, mais alors une île plutôt bien équipée et pas mal entourée quand même!), figurez-vous que nous avons besoin d'importer pas mal de trucs (sur une île, on ne peut pas se suffire à soi-même) et que nous exportons également de façon conséquente. Alors pour l'importation, le fait que le franc vaut aujourd'hui plus que la monnaie environnante, ça nous arrange pas mal pour acheter les trucs des autres, mais ça a pour conséquence que pour vendre les nôtres, c'est un peu galère: trop chers, mon fils!

Du coup, les débats s'enchaînent pour trouver comment nous en sortir avec cet argent qui vaut de l'or (on a les problèmes que l'on peut, hein?), et les grands esprits helvétiques s'en donnent à coeur joie! En Suisse, un rien nous occupe, déjà qu'on est pas dans l'Europe, on s'embête un peu, avec notre chômage ridicule et nos finances mirobolantes. Nos centrales nucléaires se portent bien, l'eau est abondante, le niveau de formation plutôt bon, pas de tremblements de terre, de typhons ou autre tsunami pour faire l'actualité. Pas d'émeutes non plus, tout juste de temps en temps des types qui se mettent dessus après un match de foot (mais pas souvent, attention!).

Ce qui se passe de plus relevant chez nous, c'est quand un produit local n'arrive pas à obtenir une AOC, ou quand un politicien pousse la chansonnette sur un plateau télé de variétés, c'est dire. Heureusement qu'il y a les nouvelles d'ailleurs pour nous donner l'impression qu'il se passe des trucs dans le monde, sinon, les actualités se réduiraient à 5 minutes...

Mais point d'ironie, l'heure est grave: il est temps de demander à l'Europe, aux Etats-Unis et au FMI de mettre en place un plan d'urgence pour sauver la Suisse du danger qui la guette avant que tout ne soit perdu... Ceci est un appel à l'aide. Je répète, ceci est un appel à l'aide.

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jeudi 11 août 2011

1ère Journée Mondiale du gâchis

Ben oui, pendant que la Somalie meurt de faim, que se passe-t-il dans le reste du monde? Un ami me faisait cette étrange remarque à la piscine l'autre jour: "en Afrique, les gens n'ont pas assez à manger, et ici, les gens sont gros"... Egalité, vous avez dit égalité? Bizarre, bizarre...

Au-delà des tonnes de nourriture pseudo périmées jetées chaque jour par les supermarchés (il est d'ailleurs interdit de se servir, des fois qu'on attraperait un truc avec un yoghourt qui aurait tourné: c'est gentil de s'inquiéter de la santé des gens qui n'ont pas assez à manger!), des monceaux de restes subsistant dans les assiettes des restaurants, ou de notre conception très marketing de ce qui est ou n'est pas avarié (vous seriez étonnés du nombre de jours au-delà de la date limite inscrite que vos aliments peuvent assumer), LE truc qui me choque vraiment, c'est ça.

Je peux comprendre que les agriculteurs fassent la gueule sur les marges que leur laissent les grandes enseignes ainsi que sur le dumping sur les prix dû aux importations de fruits et légumes espagnols ou autres. C'est vrai que c'est injuste de voir qu'il y a des gens qui se font sans doute exploiter et serrer, notamment par des intermédiaires qui se servent largement au passage et que nous, consommateurs, participons à engraisser (car non, vous ne verrez pas les prix baissés de façon linéaire selon la rétribution du paysan local).

Cependant, comment peut-on déverser 100 tonnes de fruits et légumes parfaitement consommables sur une autoroute pour affirmer sa colère face au manque de respect à l'égard du travail fourni pour nourrir le pays, quand on participe soi-même à détruire en premier lieu le travail d'un autre, et qu'en plus, on gâche de la nourriture dans un pays où les restos du coeur distribuent chaque année plus d'une centaine de millions de repas à des gens en situation précaire? Encore, auraient-ils séquestré les fruits et légumes (je sais, pas terribles, comme otages...) pour les distribuer gratuitement aux automobilistes, j'aurais pu comprendre.

A voir les paysans français ouvrir des camions espagnols en hurlant leur révolte, pour en déverser toute la charge sur le bitume, je me dis qu'heureusement que les Somaliens n'ont pas la télé non plus...


mercredi 10 août 2011

1ère Journée Mondiale de l'album photo

Séquence recueillement... L'album photo... un vestige d'un autre temps. Du premier album de bébé, celui avec le bracelet de naissance, les commentaires des parents évoquant les progrès, semaines après semaines, de leur petit prodige, aux albums de photos d'écoles, puis de vacances, en passant par les albums de mariage, de voyage de noces, etc., longtemps, ces condensés de vies ont encombré nos bibliothèques (et nos repas de famille, quelle barbe c'était de devoir se taper les histoires de Mamie sur son passé glorieux).

C'est vrai, les jeunes parents ont tendance à déployer des ressources incroyables lorsqu'il s'agit de faire l'album de leur nouveau-né, et les photographes (bons ou mauvais) sont un excellent moyen pour graver un mariage dans les annales sans trop se fouler. En dehors de ça, il faut remarquer que la tradition se perd, pour plusieurs raisons. On ne pouvait pas consulter un négatif (ou du moins, ce n'était pas le meilleur moyen de partager son expérience avec ses proches), on faisait donc développer ses meilleurs clichés sur papier et une bonne âme (mère, grand-mère, épouse), se chargeait de la mise en scène de l'album.

Ensuite, les femmes travaillaient moins, voire pas du tout, et la création ainsi que la gestion des souvenirs, appartenaient à leur cahier des charges: le devoir de mémoire, la transmission de l'histoire familiale. Avec l'engagement plus marqué de la gente féminine dans la vie active, les albums photo se sont retrouvé sans leur directeur artistique historique.

Enfin, avec l'apparition du numérique, plus besoin d'imprimer, le visionnage sur écran suffisant à faire son petit effet et à conserver, quelque part, nos meilleurs moments. Ceux-ci deviennent du coup virtuels, comme quasiment tout le reste, finalement.

Nous voici donc avec des dossiers à la pelle, triés par événement, prénom ou date, des cd gravés (selon la même logique) et point de mise en scène, point de narration. Vous avez remarqué comme - une fois qu'on a "vidé" nos cartes - on ne consulte presque plus jamais nos photos? D'accord, ça prend moins de place, mais ça avait son charme, non, les bibliothèques avec leurs reliques de couleur variées, aux étiquettes manuscrites? Et puis, quand on se prenait à choisir une archive, on redécouvrait nos origines, notre enfance, les petits commentaires glissés par notre maman, des légendes intimes, qui portaient en elles toute l'attention qu'elles avaient généré pour retranscrire au mieux l'émotion d'une photo.

Vous voulez que je vous dise: je trouve cela génial, de pouvoir effacer immédiatement une photo ratée (bien que je leur trouvais du charme, parfois), de pouvoir rajouter des filtres ou d'avoir des réglages proches de ceux des professionnels, et d'économiser l'argent des nombreux films qu'il fallait acheter (véritable casse-tête sur un lieu de vacances perdu au milieu de nulle part).

Pourtant, les photos "vintage" reviennent à la mode, les gens achètent des appareils lookés comme ceux d'autrefois et on peut aussi créer son album en ligne. L'album photo, ça a de la gueule, on ne peut pas s'en cacher. Et même si c'est "naze" pour certains, je reste une adepte du "naze" quand il vous transmet une belle émotion. Alors demain, je vais aller acheter un album bien ringard, avec dorure et grosse reliure en cuir, et je vais imprimer plein de photos. Je ne vais quand même pas passer à côté du fait de pourrir les repas de famille de mes futurs petits-enfants en leur racontant mon passé, non?


mardi 9 août 2011

1ère Journée Mondiale du pot de chambre

Quelle merveilleuse trouvaille que le pot de chambre, non? Quel bel objet! Je suis quand même fascinée de ce que l'être humain a pu mettre en branle (...) pour "civiliser" ses besoins physiques, pas vous? C'est vrai, quand on y pense, les animaux se cachent peut-être pour mourir (les oiseaux, surtout), mais sûrement pas pour faire pipi et caca. Et ils font où ils peuvent, quand survient le besoin en question.

Qu'est-ce qui a bien pu motiver l'être humain à imaginer des récipients pouvant accueillir ses déjections? Pourquoi cela a-t-il bien pu être considéré comme quelque chose d'extrêmement intime, au point qu'aujourd'hui, les pays économiquement bien portants ont des toilettes sophistiquées (chauffantes, musicales, auto-nettoyantes, etc.) se cachant derrière des portes fermées à clé?

Certains rois faisaient leur petite affaire devant la Cour, ce qui était d'ailleurs un indicateur de la santé du monarque. Vous imaginez, si TF1 se rendait tous les matins dans la chambre à coucher du petit Nicolas pour voir si il a bien déféqué comme il faut? Ca alimenterait même les discussions du matin au bistrot et permettrait à ses adversaires politiques d'argumenter sur son état général.

Donc, je m'interroge sur la réelle origine des pots de chambre, des latrines, des toilettes. Pour des questions d'hygiène? C'est sûr que ça finirait par craindre un peu. En même temps, on ramasse bien les déjections canines, alors... Qu'est-ce qui a bien pu transformer cet acte naturel en rituel personnel, les uns faisant ça dans le noir, les autres, un livre à la main, etc. D'ailleurs, en dehors des pays pauvres, il ne reste guère que l'hôpital pour proposer un pot de chambre à ses patients cloués au lit. Ce qui condamne les-dits patients à faire montre de leur oeuvre à des étrangers, une véritable humiliation!

Les enfants, eux, considèrent que quand ils font leur grosse commission, c'est leur offrande au monde. Ils en sont fiers! Puis, les parents leur apprennent qu'on ne parle pas de "ça" en public, qu'on ferme la porte quand on y va, qu'il ne s'agit nullement d'une source de fierté. Ainsi, c'est donc vrai: l'homme naît bon et la société le corrompt (merci Monsieur Rousseau!).