Puisque pour la plupart de nos voisins, la Suisse apparait comme un havre de paix, un îlot de millionnaires travailleurs émérites, un pays aux conditions sociales exemplaires, il est temps de briser le mythe pour mes milliers de lecteurs: en Suisse, on vire des gens dont certains se retrouvent dans un no man's land social quasi irréversible.

Vous me direz "mais y a bien le droit des employés, un Tribunal adéquat?". Oui, oui, il y a les Prud'hommes (pour ceux qui osent confronter leur ancien employeur), mais là, malheureusement, la mentalité helvétique veut qu'il ne fait pas bon avoir traîné son ancien patron devant un Jury composé à la fois d'employeurs et d'employés. Ensuite, eh bien, direction le chômage, payé grâce aux cotisations de tous les collaborateurs de Suisse, un magnifique exemple de solidarité. Le chômage, c'est bien, ça vous permet de continuer à toucher 70% de votre dernier salaire (vous avez intérêt à l'avoir bien négocié) afin de vous mettre à la recherche de votre prochain emploi.
Bizarrement, chez nous également, un type qui ne travaille pas (et peut-être d'autant plus en Suisse, d'ailleurs), on considère qu'il a été frappé d'une maladie contagieuse, un peu comme les divorcés, au passage (la divorcite sévit également dans notre belle Helvétie). Alors du coup, certaines personnes compétentes, intelligentes et motivées sortent tout à coup du système et se retrouvent au Revenu d'Insertion, l'anti-chambre de l'exclusion définitive. Avec un peu de bol, quelqu'un leur refera confiance avant qu'ils ne se retrouvent complètement hors d'usage, sinon, c'est tout simplement la dèche.
Et autant vous dire qu'avec les loyers affichés en Suisse et le coût de la vie, c'est le cercle infernal qui poursuit sa ronde, au pays du chocolat et des montres. En Suisse, donc, y a des trucs qui ont mauvais goût et qui se dérèglent, et non, le cours du Franc suisse ne profite pas à tout le monde. Fallait quand même que ce soit dit...
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Une des places peu touristiques où se retrouvent quelques exclus |
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