Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

jeudi 11 août 2011

1ère Journée Mondiale du gâchis

Ben oui, pendant que la Somalie meurt de faim, que se passe-t-il dans le reste du monde? Un ami me faisait cette étrange remarque à la piscine l'autre jour: "en Afrique, les gens n'ont pas assez à manger, et ici, les gens sont gros"... Egalité, vous avez dit égalité? Bizarre, bizarre...

Au-delà des tonnes de nourriture pseudo périmées jetées chaque jour par les supermarchés (il est d'ailleurs interdit de se servir, des fois qu'on attraperait un truc avec un yoghourt qui aurait tourné: c'est gentil de s'inquiéter de la santé des gens qui n'ont pas assez à manger!), des monceaux de restes subsistant dans les assiettes des restaurants, ou de notre conception très marketing de ce qui est ou n'est pas avarié (vous seriez étonnés du nombre de jours au-delà de la date limite inscrite que vos aliments peuvent assumer), LE truc qui me choque vraiment, c'est ça.

Je peux comprendre que les agriculteurs fassent la gueule sur les marges que leur laissent les grandes enseignes ainsi que sur le dumping sur les prix dû aux importations de fruits et légumes espagnols ou autres. C'est vrai que c'est injuste de voir qu'il y a des gens qui se font sans doute exploiter et serrer, notamment par des intermédiaires qui se servent largement au passage et que nous, consommateurs, participons à engraisser (car non, vous ne verrez pas les prix baissés de façon linéaire selon la rétribution du paysan local).

Cependant, comment peut-on déverser 100 tonnes de fruits et légumes parfaitement consommables sur une autoroute pour affirmer sa colère face au manque de respect à l'égard du travail fourni pour nourrir le pays, quand on participe soi-même à détruire en premier lieu le travail d'un autre, et qu'en plus, on gâche de la nourriture dans un pays où les restos du coeur distribuent chaque année plus d'une centaine de millions de repas à des gens en situation précaire? Encore, auraient-ils séquestré les fruits et légumes (je sais, pas terribles, comme otages...) pour les distribuer gratuitement aux automobilistes, j'aurais pu comprendre.

A voir les paysans français ouvrir des camions espagnols en hurlant leur révolte, pour en déverser toute la charge sur le bitume, je me dis qu'heureusement que les Somaliens n'ont pas la télé non plus...


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