Les Journées Mondiales de l'absurde, ça sert à quoi?

A rien, si ce n'est à glorifier à grands renforts de blabla et de visuels longuement travaillés et réfléchis les causes que vous ne verrez jamais ailleurs, ou que vous n'auriez jamais dû voir ailleurs...

mercredi 10 août 2011

1ère Journée Mondiale de l'album photo

Séquence recueillement... L'album photo... un vestige d'un autre temps. Du premier album de bébé, celui avec le bracelet de naissance, les commentaires des parents évoquant les progrès, semaines après semaines, de leur petit prodige, aux albums de photos d'écoles, puis de vacances, en passant par les albums de mariage, de voyage de noces, etc., longtemps, ces condensés de vies ont encombré nos bibliothèques (et nos repas de famille, quelle barbe c'était de devoir se taper les histoires de Mamie sur son passé glorieux).

C'est vrai, les jeunes parents ont tendance à déployer des ressources incroyables lorsqu'il s'agit de faire l'album de leur nouveau-né, et les photographes (bons ou mauvais) sont un excellent moyen pour graver un mariage dans les annales sans trop se fouler. En dehors de ça, il faut remarquer que la tradition se perd, pour plusieurs raisons. On ne pouvait pas consulter un négatif (ou du moins, ce n'était pas le meilleur moyen de partager son expérience avec ses proches), on faisait donc développer ses meilleurs clichés sur papier et une bonne âme (mère, grand-mère, épouse), se chargeait de la mise en scène de l'album.

Ensuite, les femmes travaillaient moins, voire pas du tout, et la création ainsi que la gestion des souvenirs, appartenaient à leur cahier des charges: le devoir de mémoire, la transmission de l'histoire familiale. Avec l'engagement plus marqué de la gente féminine dans la vie active, les albums photo se sont retrouvé sans leur directeur artistique historique.

Enfin, avec l'apparition du numérique, plus besoin d'imprimer, le visionnage sur écran suffisant à faire son petit effet et à conserver, quelque part, nos meilleurs moments. Ceux-ci deviennent du coup virtuels, comme quasiment tout le reste, finalement.

Nous voici donc avec des dossiers à la pelle, triés par événement, prénom ou date, des cd gravés (selon la même logique) et point de mise en scène, point de narration. Vous avez remarqué comme - une fois qu'on a "vidé" nos cartes - on ne consulte presque plus jamais nos photos? D'accord, ça prend moins de place, mais ça avait son charme, non, les bibliothèques avec leurs reliques de couleur variées, aux étiquettes manuscrites? Et puis, quand on se prenait à choisir une archive, on redécouvrait nos origines, notre enfance, les petits commentaires glissés par notre maman, des légendes intimes, qui portaient en elles toute l'attention qu'elles avaient généré pour retranscrire au mieux l'émotion d'une photo.

Vous voulez que je vous dise: je trouve cela génial, de pouvoir effacer immédiatement une photo ratée (bien que je leur trouvais du charme, parfois), de pouvoir rajouter des filtres ou d'avoir des réglages proches de ceux des professionnels, et d'économiser l'argent des nombreux films qu'il fallait acheter (véritable casse-tête sur un lieu de vacances perdu au milieu de nulle part).

Pourtant, les photos "vintage" reviennent à la mode, les gens achètent des appareils lookés comme ceux d'autrefois et on peut aussi créer son album en ligne. L'album photo, ça a de la gueule, on ne peut pas s'en cacher. Et même si c'est "naze" pour certains, je reste une adepte du "naze" quand il vous transmet une belle émotion. Alors demain, je vais aller acheter un album bien ringard, avec dorure et grosse reliure en cuir, et je vais imprimer plein de photos. Je ne vais quand même pas passer à côté du fait de pourrir les repas de famille de mes futurs petits-enfants en leur racontant mon passé, non?


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